Alorsque jâutilise trĂšs aisĂ©ment le tutoiement en lieu de vie, dans cette situation jâai eu besoin de rĂ©flĂ©chir Ă ma rĂ©ponse. Finalement, nâayant pas dâarguments Ă opposer et me trouvant dans un lieu de vie, jâai accĂ©dĂ© Ă sa demande. Ces deux expĂ©riences totalement opposĂ©es mâont conduite Ă une rĂ©flexion sur ma posture professionnelle et plus
RĂ©sumĂ© du document Dans le cadre de mon travail de recherche, j'ai choisi de m'intĂ©resser au thĂšme de la distance et de la proximitĂ© dans la relation d'aide. Pour cela, j'ai souhaitĂ© m'interroger plus particuliĂšrement, aux enjeux du tutoiement et du vouvoiement dans la pratique professionnelle des travailleurs sociaux accompagnant des personnes handicapĂ©es mentales adultes. Tout d'abord, je prĂ©senterai la genĂšse de mon objet de recherche exploratoire en m'attachant Ă dĂ©gager progressivement des interrogations personnelles. Puis, j'Ă©noncerai les modalitĂ©s de mise en Ćuvre de ma recherche en prĂ©sentant quelques indications mĂ©thodologiques. J'ai effectuĂ© mon stage de deuxiĂšme annĂ©e de formation d'assistante de service social dans un centre d'hĂ©bergement accueillant des personnes handicapĂ©es mentales adultes. Le stage s'est dĂ©roulĂ© conjointement au sein du service social de l'Ă©tablissement et au sein de l'Ă©quipe Ă©ducative du foyer-appartement. Celui-ci accueille huit femmes ĂągĂ©es de vingt Ă soixante ans prĂ©sentant une dĂ©ficience intellectuelle lĂ©gĂšre ou moyenne. L'accompagnement des rĂ©sidentes m'a conduite Ă m'interroger sur mon positionnement professionnel. En effet, le quotidien entraĂźne une certaine proximitĂ© et la question de l'usage du tutoiement ou du vouvoiement vint Ă se poser. En ce qui me concernait, le vouvoiement Ă©tait de rigueur en dĂ©but de stage et s'imposait naturellement avec les rĂ©sidentes. En effet, il semblait en quelque sorte Ă©vident » d'utiliser le vouvoiement comme lorsqu'on rencontre une personne pour la premiĂšre fois, en dehors mĂȘme de toute relation professionnelle. Mais, ce vouvoiement traduisait aussi, il me semble, une certaine dĂ©fense qui permettait de me protĂ©ger de la personne, de son intrusion par la parole, de son handicap⊠Ne dit-on pas l'inconnu fait peur » ? Si le vouvoiement s'imposait en dĂ©but de stage, je me suis surprise les derniers mois Ă utiliser cette marque de familiaritĂ© qu'est le tutoiement, que j'essayais souvent en vain de rectifier, car le quotidien avait pris le dessus. Pour autant, le tutoiement exprime-t-il inĂ©vitablement de la familiaritĂ© ? ApparaĂźt-il uniquement au cours de l'accompagnement Ă©ducatif ? Sommaire De l'importance de considĂ©rer l'usage du tutoiement et du vouvoiement dans la relation d'aide Les enjeux de la communication dans la relation d'aide Evolution historique des usages du tutoiement et du vouvoiement dans la langue française Une pratique du tutoiement et du vouvoiement contrainte par un environnement personnel et institutionnel Un environnement personnel dĂ©terminant Un environnement institutionnel contraignant Tutoyer ou vouvoyer des enjeux spĂ©cifiques au public des personnes handicapĂ©es mentales adultes La dimension relationnelle au fondement de la pratique du tutoiement et du vouvoiement De l'objet exploratoire Ă l'objet de recherche le tutoiement et le vouvoiement comme marqueur de la professionnalitĂ© Extraits [...] Une grille d'entretien serait constituĂ©e afin de recueillir ce qu'expriment les travailleurs sociaux dans ces groupes au sujet des usages du tutoiement et du vouvoiement dans la construction d'un positionnement professionnel. Je souhaiterai Ă©galement interroger des personnes handicapĂ©es mentales adultes sur le principe des entretiens semi-directifs. La grille d'entretien devra tenir compte des difficultĂ©s d'expression et de reprĂ©sentation que peuvent possĂ©der les personnes interrogĂ©es. Pour cela, elle pourra ĂȘtre construite Ă l'aide des professionnels qui les accompagnent afin de ne pas induire les rĂ©ponses. [...] [...] Lorsque certains professionnels hĂ©sitent entre le tutoiement et le vouvoiement, ils adoptent certaines astuces. En effet, il existe trois stratĂ©gies discursives qui permettent de dire ni tu ni vous comme l'explique Madame C [ ] j'ai remarquĂ©, on biaise. On dit ça va ? par exemple, au lieu de dire vous allez bien ? [ ] On peut aussi utiliser le on On se promĂšne un peu par ce beau temps ? ou retirer le verbe encore un peu de cafĂ© ? [...] [...] Ils rentrent Ă©galement en jeu dans la maniĂšre de dĂ©finir la relation, deuxiĂšme visĂ©e de la communication, notamment en terme de distance. En effet, le tu et le vous sont porteurs de sens bien diffĂ©rent et n'ont pas toujours signifiĂ©s les mĂȘmes rapports entre deux personnes. L'Ă©volution historique permettra de mettre en Ă©vidence les modifications des usages des pronoms d'adresse en France. Chapitre 2 Ăvolution historique des usages du tutoiement et du vouvoiement dans la langue française Le tutoiement et le vouvoiement ne sont pas seulement des façons de s'exprimer. [...] [...] Alors, quelles sont les caractĂ©ristiques de la relation d'aide dans le cadre professionnel ici Ă©tudiĂ© ? La relation d'aide met en prĂ©sence deux personnes Ă des places non Ă©quivalentes l'un a la place d'aidĂ© et l'autre d'aidant Les rĂŽles sont donc bien distincts et non-interchangeables. La relation d'aide telle que nous la dĂ©finissons est donc une relation asymĂ©trique, ce qui signifie que les places de l'un et de l'autre sont diffĂ©renciĂ©es. L'aidant a une certaine supĂ©rioritĂ© sur la personne aidĂ©e car il est dans une position de savoir et de pouvoir d'action capacitĂ© Ă mobiliser des dispositifs Mais, la personne qui aide est celle qui apporte son concours, qui joint ses efforts Ă ceux de l'autre. [...] [...] Madame B est conseillĂšre en Ă©ducation sociale et familiale[5] dans une association qui accompagne des personnes dĂ©ficientes intellectuelles dans des appartements autonomes. Madame C est assistante de service social dans un Ătablissement et Service d'Aide par le Travail ESAT. Madame D est assistante de service social dans le mĂȘme ESAT que Madame C. Madame D est plus ĂągĂ©e et est plus ancienne dans l'Ă©tablissement. Madame E est assistante de service social dans une association qui accompagne des personnes Infirmes Moteurs CĂ©rĂ©brales IMC. [...]
Letutoiement et le vouvoiement, et ce que cela implique dans la relation soignant/soignĂ© mâintĂ©resse beaucoup. J'ai une petite situation provenant de mon stage en psychiatrie qui n'est pas encore fini. Le problĂšme, c'est que je n'ai pas envie de centrer mon TFE sur le vouvoiement en psychiatrie.
Ancien membre 17/03/2020 Ă 2210 Je respecte ta vision des choses, Ă dĂ©faut de la partager⊠Mon optique est opĂ©rationnelle et vise Ă comprendre mes contemporains et aussi Ă les apprĂ©cier. Ce faisant, je comprends Ă©galement mon fonctionnement personnel. Je ne suis pas dans la sanction philosophique, la morale, la dĂ©finition de qui est bien ou mal ou un trip de mĂ©rites ou culpabilitĂ©s, de responsabilitĂ©s ou d'innocence. Je ne juge pas; j'observe et me rĂ©jouis chaque fois que je vois que quelqu'un manifeste des qualitĂ©s qui te sont chĂšres; d'autant plus que je sais qu'il est capable de faire autrement et qu'il le fera Ă un moment ou un autre. C'est lâuniversalitĂ© de la rĂ©alitĂ© du monde rĂ©el, que la philosophie abonde dans ce sens ou pas puisque la nature humaine est faite ainsi. Ancien membre 18/03/2020 Ă 0950 il semble que la notion de vertu soit passĂ©e de mode mais la rĂ©alitĂ© quâelle recouvre est on ne peut plus active, sauf pour les personnes qui pilotent Ă vue, faisant alternativement de leur prĂ©sence un pĂŽle dâattractivitĂ© ou de rĂ©pulsion⊠Câest dans ce champs bipolaire que naviguent les Ă©goĂŻstes et les narcissiques, car lĂ oĂč devrait sâĂ©tablir une relation stable et heureuse, ils sâingĂ©nient Ă la dĂ©former pour placer la boursouflure de leur ego⊠Tout comme on ne choisi pas le mal en tant que mal mais que lâon fasse erreur en le prenant pour un bien, les Ă©goĂŻstes et les narcissiques commettent par abus de leur assurance, cette erreur fatale de prendre leur jugement personnel comme mesure de tous les jugements sur telle ou telle rĂ©alité⊠Et sans sâen rendre compte ils imposent autour dâeux une norme rĂ©vĂ©rencielle quâils dĂ©nient devoir exister chez les autres ou dans le rĂ©el, ce qui complĂšte allĂšgrement lâautosuffisance de leur complexitĂ©, car de ne pas savoir ce que lâaltĂ©ritĂ© impose de dĂ©pendance, ils placent entre eux et les autres une pseudo libĂ©ralitĂ© quâeux seuls ont droit de moduler puisquâils en ont codĂ© les entrĂ©es et les sorties⊠Il est trĂšs facile de rĂ©futer lâineptie des impasses de la psychologie des Ă©goĂŻstes et des narcissiques, mais presque impossible Ă leur faire lĂącher leur os ego prĂ©fĂ©rentiel car le bon sens restrictif qui suffit Ă leur gouverne est antinomique Ă toute kĂ©nose et mĂȘme Ă une mĂ©tanoĂŻa douce⊠Ancien membre 18/03/2020 Ă 1104 Ne sens tu pas toi-mĂȘme Ă quel point ton bon sens personnel est restrictif ? Je te donne un exemple simple Ă comprendre de l'Ă©goĂŻsme commun Quand on te dis que tu perds ton emploi, tu es nettement plus affectĂ© que quand il s'agit de ton voisin. đĄ Le mĂ©canisme qui est alors mis en Ćuvre dans ta tĂȘte est le mĂȘme que celui qui va te faire rĂ©server un avantage pour toi et pas pour ton voisin. Ce n'est ni plus ni moins que cela, l'Ă©goĂŻsme. Pas de quoi fouetter un chat, d'Ă©voquer les troubles psy, d'Ă©voquer des normes rĂ©vĂ©rencielles qui seraient autant d'erreurs fatales⊠đ Je passe le matin devant la glace de la salle de bain et je trouve que j'ai encore une bonne gueule malgrĂ© ma soixantaine qui me talonne; c'est grave docteur ? đ Ma femme qui est contente du boulot de son coiffeur et qui rentre avec le sourire, je lui dis que son Ă©go est boursouflĂ© ? đ Ancien membre 18/03/2020 Ă 1139 citation de Sociable30 "Quand on te dis que tu perds ton emploi, tu es nettement plus affectĂ© que quand il s'agit de ton voisin. Le mĂ©canisme qui est alors mis en Ćuvre dans ta tĂȘte est le mĂȘme que celui qui va te faire rĂ©server un avantage pour toi et pas pour ton voisin. Ce n'est ni plus ni moins que cela, l'Ă©goĂŻsme." encore une congruence mal Ă propos, car de se savoir sans emploi est source dâune rĂ©activitĂ© nĂ©cessaire et proportionnĂ©e Ă son propre devenir, mais ne se trouve en aucun cas ĂȘtre de lâĂ©goĂŻsme, car elle ne va pas jusquâĂ nĂ©cessairement envier lâemploi du voisin ni surtout chercher Ă le lui prendre, ce que lâĂ©goĂŻste moyen ou "supĂ©rieur" est tentĂ© de faire⊠Cet exemple comme tant dâautres ne permettant en aucune façon de dĂ©limiter quand et comment un acte est personnellement intĂ©ressĂ© et quand il est franchement dâorigine Ă©goĂŻste, ne se trouve ĂȘtre quâune ultime ressource pour son auteur de se mentir Ă lui mĂȘme sur ses rĂ©elles capacitĂ©s Ă ĂȘtre encore dans le coup », forme dâĂ©goĂŻsme tertiaire qui valorise ses acquis et refuse de voir la sagesse des ans comme ce quâelle est un don dĂ©sintĂ©ressĂ© de soi-mĂȘme aux autres⊠Dime 18/03/2020 Ă 1144 J'avais bien dit que le sujet Ă©tait casse-gueule... Ces notions, qui concernent tout le monde, sont bien dĂ©licates Ă mesurer et Ă dĂ©battre. L'excĂšs seul peut etre Ă©ventuellement dĂ©battu. Sans compter que le manque cruel de narcissisme ou d'Ă©goisme est probablement plus nĂ©faste pour l'individu que son contraire. Ancien membre 18/03/2020 Ă 1149 Citation de Mimoza 326949 Si tout excĂšs est un dĂ©faut sans jeu de mot câest que lĂ oĂč il devient problĂ©matique, le comportement de lâĂ©goĂŻste ou du narcissique aurai pu ĂȘtre reprit et amendĂ©, mais si l'on accepte la pente fatale dâun individualisme ambiant, alors les cas excessifs deviennent de plus en plus nombreux jusquâĂ apparaĂźtre comme un des pans de la normalité⊠Lâamour de soi-mĂȘme et lâintĂ©rĂȘt pour son apparence sont naturellement une disposition qui permet de vivre en bonne entente avec les autres, et pour dire vite, ont permis Ă moult gĂ©nĂ©rations de trouver dans lâamitiĂ© et lâamour les deux finalitĂ©s de la vie, mais dĂšs que ses deux relations se sont vues relativiser par la possessivitĂ© matĂ©rielle et la reconnaissance injustifiĂ©e par certains pouvoirs sociaux ou intellectuels, il sâen suivit une hypertrophie de la personnalitĂ©, appelĂ©e couramment Ă©goĂŻsme et narcissisme⊠Ancien membre 18/03/2020 Ă 1326 Bon, ça progresse⊠Zeugma commence Ă Ă©voquer les excĂšs d'Ă©goĂŻsme et de narcissisme; ce qui revient Ă constater la normalitĂ© de ces traits caractĂ©ristiques quand il ne sont pas exacerbĂ©s. đ Quand Ă se mentir Ă soi-mĂȘme, n'est-ce pas de se sentir indemne de ces traits, la tromperie ultime ? Ancien membre 18/03/2020 Ă 1407 Sociable30 nous dit "Zeugma commence Ă Ă©voquer les excĂšs d'Ă©goĂŻsme et de narcissisme; ce qui revient Ă constater la normalitĂ© de ces traits caractĂ©ristiques quand il ne sont pas exacerbĂ©s. ?Quand Ă se mentir Ă soi-mĂȘme, n'est-ce pas de se sentir indemne de ces traits, la tromperie ultime ?" Comme chacun peut le lire, nous avons lĂ deux forts beaux cas de confusions intellectives qui se rĂ©sument ainsi 1/ lâauteur nous prĂ©sente la conclusive interprĂ©tation de ce qui nâĂ©tait que l'apprĂ©ciation dâune reconnaissance dâun Ă©tat de prĂ©fĂ©rence et donc de choix et de dĂ©sir personnels, et l'auteur en faisant de cette vĂ©ritĂ© une possible ouverture Ă lâerreur qui consiste Ă faire de ces choix et de ses dĂ©sirs la marque superfĂ©tatoire de sa personnalitĂ©, tente de nous faire prendre un corbeau pour un cygne⊠2/Tout le monde aura comprit que lâauteur use de ce glissement sĂ©mantique entre lâaffirmation de sa propre dĂ©termination et lâimposition de ses dĂ©terminations abusives, tels sont ceux qui Ă©tant Ă©goĂŻstes et narcissiques ne veulent pas ĂȘtres vu ainsi pour ne pas perdre la facticitĂ© de leur rayonnement⊠3/Pour la question posĂ©e in fine Quand Ă se mentir Ă soi-mĂȘme, n'est-ce pas de se sentir indemne de ces traits, la tromperie ultime ? » LĂ câest encore plus Ă©vident, si une personne ne veux pas succomber Ă son Ă©goĂŻsme, elle nâen doit pas nĂ©anmoins en reconnaĂźtre la prĂ©gnance, et que de se nier Ă soi mĂȘme ce terrible dĂ©faut, nâĂ©quivaux pas Ă en rechercher des occasions de le rendre actif pour lâaffirmer comme une qualité⊠Câest tout lâesprit de perversion des Ă©goĂŻstes et des narcissiques qui sâavoueraient tel si nous leur laissions encore le droit dâen jouir, comme lâauteur le dit sans vergogne plus haut dans un de ses pots⊠Ancien membre 18/03/2020 Ă 1636 Le droit d'en jouir⊠đ Comme si on pouvait interdire Ă quelqu'un d'ĂȘtre Ă©goĂŻste ou narcissique. Il s'agit juste, depuis le dĂ©but de ce topic, de se regarder en face, tel que l'on est tous. Cela t'es peut-ĂȘtre insupportable pour des raisons qui t'appartiennent, mais, de mon cotĂ©, ça roule. Je m'aime avec luciditĂ©, cet amour Ă mon endroit incluant mon regard bienveillant sur mes qualitĂ©s et dĂ©fauts. C'est un sentiment souverain qui Ă©corche le regard de ceux qui se vivent mal et entraine leurs rĂ©criminations. Je les laisse volontiers dans leur enfer de morales, jugements et autres errances par lesquelles ils cherchent Ă se rassurer quand Ă leur valeur personnelle. Cet amour de soi rend autosuffisant et cette autonomie attire Ă soi des gens avec qui on peut partager son trĂ©sor. Fort de cet entourage dans la vraie vie et de cet amour partagĂ©, on est immunisĂ© des rancĆurs exprimĂ©s par ceux qui se sont Ă©garĂ©s en chemin. Ils sont souvent seul; signe d'une thĂ©orie qui ne rejoint pas la pratique⊠Ancien membre 18/03/2020 Ă 1659 La vraie devise des Ă©goĂŻstes et des narcissiques ne serait-elle pas Corruptio optimi pessima » si lâon constate que leur singularitĂ© ne repose que dans leur volontĂ© soutenue par lâerreur quâils se disent Ă eux mĂȘme ce quâils ne seront jamais, car Ă vouloir imposer sa personnalitĂ©, nâarrive-t-on pas Ă en exclure la qualitĂ© premiĂšre, Ă savoir la capacitĂ© Ă recevoir lâautre tel quâil est ? Par suite si nous recevons les Ă©goĂŻstes et les narcissiques tels quâils sont, nous ne les rendons pas capables de devenir les rĂ©ceptacles des autres, mais nous leur confĂ©rons le pouvoir de se croire tels quâils sont, supĂ©rieurs aux autres », et dâĂ©tendre leur domination, ce qui est contraire Ă lâĂ©noncĂ© Ă©mis plus haut la qualitĂ© premiĂšre de la personnalitĂ© humaine est sa capacitĂ© Ă recevoir lâautre tel quâil est⊠Pour ce qui est de la solitude choisie ou subit, il ne faut pas se leurrer, la recherche de compagnie trahie bien souvent la solitude dâĂȘtre seul au fond de soi dans une dĂ©ficience dâempathie, mais passons, si la vie des Ă©goĂŻstes et de narcissiques Ă©taient si pleine dâamour, ils ne se dĂ©fierait pas autant de ce qui les met en dĂ©faut, car lâamour supporte tout et espĂšre tout⊠LâĂ©goĂŻsme est un mal qui se cache sous lâapparence dâun bien pour les personnes qui lâon adoptĂ© comme rĂšgle de vie, mais il reste les failles que ce comportement implique, et qui tĂŽt ou tard les rappellent Ă la rĂ©alitĂ© de leur condition humaine, il est regrettable que ces personnes soient souvent au bord du gouffre et continuent Ă le prendre pour une simple excavation quâils prĂ©tendent passer dâun bon⊠La preuve de leur manque dâhumanitĂ© est justement de penser trop humain, ou surhumain comme le fit tristement le gai Nietzsche⊠la complicitĂ© dans le dĂ©lit va bien aux assassins, mais l'amitiĂ© est rĂ©servĂ© au gens de bien » Proverbe de mon cru⊠Ancien membre 18/03/2020 Ă 1743 Bien au contraire, la capacitĂ© Ă recevoir l'autre tel qu'il est correspond Ă celle de l'observer dans toute sa dimension et ce qu'il est, comme tout Ă chacun, sera une mosaĂŻque non rangeable du cotĂ© du bien ou du mal. Ton postulat de dĂ©part sabote ta rĂ©flexion puisque que les narcissiques et les Ă©goĂŻstes n'existe pas; se sont juste des gens comme toi et moi qui manifestent cette facette de personnalitĂ©. Les narcissiques non plus, pour la mĂȘme raison que l'on est pas un narcissique mais quelqu'un qui manifeste, entre autres, cette facette de temps en temps. Tu Ă©voques le sentiment de manque de compagnie pour justifier le besoin d'association mais, quand on s'entend dĂ©jĂ bien avec soi-mĂȘme, on est dĂ©jĂ pas seul. đĄ Quand je parle de la solitude qui va souvent de paire avec les tendances intellectuelle masturbatoires d'exploration, vue d'en haut, de l'humain, c'est simplement pour souligner que ces pensĂ©es philosophiques ne sont guĂšre utiles Ă la rencontre de l'autre parce que dĂ©connectĂ©es du rĂ©el vĂ©cu. L'Ă©preuve de la vie est l'excellent rĂ©vĂ©lateur de son aptitude Ă la relation et la durĂ©e le juge de paix qui sanctionne son caractĂšre frĂ©quentable ou pas. les Ă©goĂŻstes et les narcissiques qui, en tant que tel, n'existent pas, revendiqueraient, selon toi, le statut de supĂ©rieurs au autres. Mais que fais tu, toi-mĂȘme, qui ne parle pas directement aux gens, vouvoies comme au bon vieux temps, prends un langage imbitable pour le commun des mortels, dĂ©clames des sentences qui sont autant de non dialogues ? N'est-ce pas ta façon de te mettre Ă part des autres ? Te sentirai tu dĂ©masquĂ© par ce sujet ? Je te laisse y rĂ©flĂ©chir, gent de bien, comme on l'a dit jadis⊠đ Ancien membre 18/03/2020 Ă 1823 Il est facile de vouloir passer sous silence les activitĂ©s des Ă©goĂŻstes et des narcissiques lorsque lâon est lâun dâentres eux et que lâon est dĂ©signĂ© dans le dĂ©tail de cette errance dĂ©sinvolte, mais le rĂ©el est le rĂ©el et la distinction du bien et du mal se trouve toujours lĂ oĂč ils ne voudraient voir quâune relative distinction entre deux choix possibles⊠Il nâen est rien le bonheur nâest pas accessible aux Ă©goĂŻstes pas plus quâaux narcissiques car ils ont usĂ© jusquâĂ la corde leur volontĂ© et ne peuvent plus se rendre disponibles gratuitement aux autres⊠Ne passons pas sur le fait que lâĂ©goĂŻsme et le narcissisme ne soient que dans les actes mais jamais un lâĂ©tat psychique de telle ou telle personne, cette erreur est comme toutes les autres elle ne cherche quâĂ dĂ©douaner lâauteur de sa propre responsabilitĂ© et de son entĂȘtement signe si il en est, qu'il est un Ă©gocentrique arrivĂ© Ă son dernier stade de dĂ©nie du rĂ©el Ătre bien avec soi-mĂȘme ne remplacera jamais ĂȘtre en recherche du bien dâautrui et dans le cas des Ă©goĂŻstes et des narcissiques, câest mĂȘme le contraire qui arrive, puisquâils se refusent Ă prendre en compte le bien dâautrui pour arriver Ă leur propre bonheur, ils se contentent des Ă©claboussures du bonheur des autres⊠La rĂ©flexion philosophique qui est mienne part du rĂ©el et retourne au rĂ©el, pas comme celle de lâauteur qui capture que ce quâil estime nĂ©cessaire pour Ă©tayer sa cause perdue dâavance et veut sursoir Ă la responsabilitĂ© sociale de ses dires dans lâĂ©loge quâil fait de lâĂ©goĂŻsme ou du narcissisme⊠Parler sans sâadresser par tutoiement et avec distance signifie que lâon ne peut pas rejoindre lâautre dans sa position tant il est enfermĂ© dans une suffisance de lui mĂȘme, et surtout pas que lâon est insensible Ă la dĂ©tresse qui l'animera sitĂŽt qu'il regardera son impasse en face⊠Comment en contradiction avec lui mĂȘme il nous prĂ©sente le recul que nous devrions tous avoir face au Ă©goĂŻstes et aux narcissiques, juste par cette phrase Te sentirai tu dĂ©masquĂ© par ce sujet ? » c'est plutĂŽt lui qui atteint sa limite de rĂ©sistance... Les Ă©goĂŻstes ne sont donc pas frĂ©quentables et les narcissiques de drĂŽles dâoiseaux bigarrĂ©s qui paradent en cherchant comment imposer leur fatuitĂ© aux autres, parfois lâon disaient dâeux les vieux beaux sont de sortie » quand aux terrasses des cafĂ©s ils se pavanaient pour attirer les plus crĂ©dules sous leur Ă©dredons, aujourdâhui ils postent des messages sur des sites ou la tolĂ©rance leur laisse encore lâillusion quâils ont une chance de lever quelques cuisses moins ridĂ©es que les leurs⊠Dime 18/03/2020 Ă 1937 Eh bien dites donc ! je me doutais que derriere le plaisir que vous retiriez de vos joutes verbales s'insinuaient petit a petit une feroce bataille dÂŽego qui devait immanquablement tourner a lÂŽagressivitĂ©, Ancien membre 18/03/2020 Ă 1938 Citation de Zeugma [327000]Parler sans sâadresser par tutoiement et avec distance signifie que lâon ne peut pas rejoindre lâautre dans sa position tant il est enfermĂ© dans une suffisance de lui mĂȘme, et surtout pas que lâon est insensible Ă la dĂ©tresse qui l'animera sitĂŽt qu'il regardera son impasse en face⊠Le problĂšme, c'est que je n'ai pas l'exclusive du traitement et que, le plus souvent, tes interventions marquent la fin des topics sur lesquels tu interviens. L'as tu remarquĂ© ? Si on te rĂ©pond comme je l'ai fait, il s'ensuit une diarrhĂ© alambiquĂ©e Ă dĂ©coder dictionnaire en main. Ta hauteur de vue n'es mĂȘme plus en mesure de considĂ©rer "Te sentirai tu dĂ©masquĂ© par ce sujet ?" comme une simple question Ă mĂ©diter dans ton coin pour en tirer quelque chose d'utile pour toi et tu en fais une rĂ©thorique. J'espĂšre que tu aimes te relire; cela augmentera le nombre de tes lecteurs⊠đ Tu as raison sur un point J'ai atteint ma limite. Non pas de rĂ©sistance mais parce que je suis conscient de ma part de sadisme que j'assume autant que celle d'Ă©goĂŻsme et de narcissisme. J'ai pris plaisir Ă te piquer au sujet te ton Ă©tat de solo. C'Ă©tait par sadisme parce que je sais bien et depuis le dĂ©but de nos Ă©changes que ton profil psychologique ne permet pas une rĂ©flexion lĂ dessus. C'est donc par pur sadisme que je me suis fendu de cette pique. Je l'assume comme le reste mais il convient pour moi de l'administrer afin que cette rĂ©crĂ©ation du net n'imprime pas de comportement dĂ©favorable de ma part dans la vraie vie. C'est pourquoi, puisque tu ne "soignera" ni mon Ă©goĂŻsme, ni mon narcicisme, je vais battre en retraite pour ne pas, qu'en plus d'ĂȘtre vain au sujet de ces deux dĂ©fauts, tu excites en moi un sadisme dans lequel je pourrai me complaire. Je te remercie nĂ©anmoins pour le portrait qui ressort de ma personne et qui me plaĂźt beaucoup. J'adore qu'on me prenne pour un sale con; je kiffe ! đ Ancien membre 18/03/2020 Ă 2014 Citation de Mimoza 327018 Sujet glissant , tu l'as dit toi mĂȘme . DĂ©fendre le bien commun n'a rien d'Ă©gocentrique . Jstophe fait dans son post initial la quasi parfaite description du pervers narcissique , autrement dit , d'un ĂȘtre Ă l'Ă©gocentrisme exacerbĂ© et dĂ©nuĂ© de tout affect . L'idĂ©e prĂ©conçue et persistante , sur les rĂ©seaux sociaux , veut que "le dernier qui parle a forcĂ©ment raison" . C'est un choix Ă suivre - ou pas . Ancien membre 18/03/2020 Ă 2022 RIDICULE en tous points, lâĂ©goĂŻste comme je le disais au dĂ©but, nâest pas digne de respect ni des autres ni de lui-mĂȘme, puisquâil ignore sa vraie nature, mais pas grave, quand un Ă©gotiste Ă©goĂŻste et un narcissique sur le dĂ©clin atteint sa lente agonie et lui rappelle comme la piqĂ»re dâun vaccin que son insolence peut tout de mĂȘme profiter Ă ceux qui le lierons et le rejetterons pour ce quâil est, cela excusera quâil se dĂ©file comme une mauviette⊠Ce qui ressort de bon dans cet Ă©change, câest que celles et ceux qui se trouverons en prĂ©sence de personnes Ă©goĂŻstes ou narcissiques seront prĂ©venus et pourrons Ă©viter de se mĂ©prendre sur ces ĂȘtres qui sont tout entier imbus dâeux mĂȘmes dans leur carcans de nĂ©gativitĂ© destructrice⊠La malhonnĂȘtetĂ© intellectuelle et la forfanterie du dernier post de Sociable30 devrait interroger les modĂ©rateurs de ce site qui a toujours prit soin de ces membres normaux », car la tolĂ©rance doit avoir la sagesse de regarder les cas ou lâintolĂ©rance est cachĂ©e dans les publications des personnes qui se mentent Ă elles mĂȘmes et aux autres⊠Gargouille 18/03/2020 Ă 2120 Bonsoir, Sujet interessant, joute verbale riche et propos qui dĂ©gĂ©nĂšrent en attaques personnelles plus qu'en confrontations d'idĂ©es. Merci de vous recentrer sur le sujet et d'Ă©viter les mises en cause ciblĂ©es ou individuelles. Merci de vos avis mesurĂ©s ne s'Ă©rigeant pas en vĂ©ritĂ©s absolues car en la matiere, rien n'est vrai, que ce que l'on ne dit pas. Bonne soirĂ©e; Xavier pour la ModĂ©ration Xavier Un orage dans la tĂȘte, une tempĂȘte dans le coeur, un ouragan dans le boxer⊠et un peu de vague Ă lâĂąme⊠Ancien membre 18/03/2020 Ă 2133 Doit-on vous lire Xavier avec la certitude que tout ce qui a Ă©tĂ© dit sur ce sujet mĂ©ritait dâĂȘtre dit ou bien que la mesure de la tolĂ©rance a Ă©tĂ© dĂ©passĂ©e de part et dâautre dans nos posts ? Car je vous cite Merci de vos avis mesurĂ©s ne s'Ă©rigeant pas en vĂ©ritĂ©s absolues car en la matiĂšre, rien n'est vrai, que ce que l'on ne dit pas. » La vĂ©ritĂ© doit-elle donc ĂȘtre relativisĂ©e jusquâĂ lâĂ©dulcoration dans un sujet aussi grave » qui mĂ©ritait un dĂ©bat de fond ? Gargouille 19/03/2020 Ă 0114 Bonsoir, L'Ă©change est interessant en bien des points sur le fond. La forme parfois dogmatique, le ton quelques fois pĂ©remptoire pourrait laisser penser que vous Ăštes dĂ©tenteurs chacun de votre cotĂ© de l'oeilleton de la mĂȘme longue vue. Vous avez pourtant chacun la votre, et vos propos s'exprime au travers de ces derniĂšres et ne reflĂštent donc que vos avis. Il pourrait y en avoir d'autres... L'expression de vos interventions gagnerait Ă faire davantage Ă©tat du caractĂšre individuel et donc partial de ce qui n'est qu'un avis, une position, la votre. En d'autres termes, il y a une diffĂ©rence entre "c'est comme ça" et "je pense que c'est comme ça". Par ailleurs, vos diatribes et autres provocations distillĂ©es au sein de vos Ă©changes de ping - pong verbal sont insupportables pour bon nomdre d'entre nous et nuisent Ă la clartĂ© du dĂ©bat et au respect de la thĂ©matique, ce qui a motivĂ© mon rappel. Recentrons-nous donc sur le sujet trĂšs interessant proposĂ© par Jstophe... Merci et bonne soirĂ©e. Xavier Xavier Un orage dans la tĂȘte, une tempĂȘte dans le coeur, un ouragan dans le boxer⊠et un peu de vague Ă lâĂąme⊠Ancien membre 19/03/2020 Ă 0740 Xavier, et donc la modĂ©ration de ce site, avez toujours su reprendre les personnes qui par excĂšs de passions verbales, usent de leur droit de rĂ©ponse comme dâune tribune pour rĂ©pandre certaines erreurs, mensonges, voir mĂȘme injures, câest pourquoi je suis encore des vĂŽtres, car un site de le libre parole prend et assume le risque quâimplique la mise en commun des paroles⊠si nous considĂ©rons lâaspect uniquement informatif et objectif, les Ă©changes ne seraient pas plus passionnĂ©s que des bulletins mĂ©tĂ©o, mais il y a la part subjective de nos participations, qui elles reflĂšte notre recherche intĂ©rieure de vĂ©ritĂ©, et entraĂźne parfois une forme dâexpression animĂ©e »⊠ici le sujet proposĂ© nâĂ©tait pas uniquement cause de contradiction mais opposait deux conceptions inconciliables des aspects narcissique et Ă©goĂŻste de la personnalitĂ© humaine, et comme en toute opposition, il y a un point de saturation qui ne se rĂ©sorbe quâavec difficultĂ©, voir impĂ©tuosité⊠De cette constatation je ne prend pas excuse pour minimiser les diatribes de mes interventions, mais le dĂ©bat doit savoir assumer ces moments de tension, et tant que le fond reste lisible, je rejettes autant que je peux ces moments, mais lorsque le sens mĂȘme de la pensĂ©e exprimĂ©e se trouve corrompue par la subjectivitĂ© nĂ©gative de lâauteur-e, alors le ton change Ă mon grand regret⊠Merci encore de votre intervention et soyez assurĂ© que vos efforts, pour garder ce site viable pour une recherche de vĂ©ritĂ©, nous sont trĂšs prĂ©cieux⊠Ancien membre 19/03/2020 Ă 0946 Citation de Gargantua [327106]L'expression de vos interventions gagnerait Ă faire davantage Ă©tat du caractĂšre individuel et donc partial de ce qui n'est qu'un avis, une position, la votre. En d'autres termes, il y a une diffĂ©rence entre "c'est comme ça" et "je pense que c'est comme ça". Ce que je constate, c'est que le rĂ©sultat de ne dĂ©battre qu'avec une seule personne sur un topic finit souvent par une confiscation du sujet. Le topic perd sa dimension collective pour devenir un ring et sa dimension collective s'Ă©teint parce que l'ambiance qui s'instaure n'est plus propice Ă une rĂ©flexion appaisĂ©e. J'y ai une part de responsabilitĂ©. Maintenant, je te pose sĂ©rieusement la question Comment prĂ©venir, Ă©viter, dĂ©samorcer ce mĂ©canisme ? Ancien membre 19/03/2020 Ă 1207 Citation de Sociable30 327020 Post Ă©clairant , s'il en fallait - d'oĂč l'urgente nĂ©cessitĂ© de rappeler que les forums en particulier et le net en gĂ©nĂ©ral n'ont pas vocation Ă servir d'exutoire oĂč exercer ses travers , au prĂ©texte fallacieux de s'en prĂ©munir dans le rĂ©el . le sadisme ordinaire - Ancien membre 19/03/2020 Ă 1343 C'est bien pour cela que je fais amende honorable⊠Tu es capable d'en faire autant ? Ancien membre 19/03/2020 Ă 1652 Bonjour, Pour en revenir au sujet, je crois qu'on fait malheureusement un faux procĂšs Ă ce Narcisse et que le sens moderne/contemporain n'a plus rien Ă voir avec l'acception de la mythologie. Le psychologie malheureusement a repris le terme pour parler d'une personne clairement tournĂ©e vers elle-mĂȘme, quelqu'un de vĂ©ritablement Ă©goĂŻste en fait. Voila une Ă©mission que j'Ă©coutais pendant l'Ă©tĂ© 2018 oĂč je decouvrais nĂ©cessaire quelque part d'ĂȘtre un peu "narcissique" pour se reconnaitre soi-mĂȘme, comme nous sommes et ĂȘtre bien dans le monde actuel. C'est un spĂ©cialiste du mythe qui en parle. Cela avait modifiĂ© ma perception du terme. Ancien membre 19/03/2020 Ă 1806 dans un monde qui va mal faire des choses mauvaises cela fait ton sur ton, c'est en effet trĂšs joli... Ancien membre 19/03/2020 Ă 1809 Merci Ă toi , Lolanette , de replacer le Mythe de Narcisse dans son cadre je vais me coucher moins bĂȘte , ce soir . Le bon dosage en tout est garant d'un bon esprit . J'ai fait le distingo avec la description initiale qui , elle , s'attache Ă une pathologie , en effet . Je prendrais le temps d'Ă©couter , merci Ancien membre 19/03/2020 Ă 1824 Belle trouvaille, Lolanette. đ J'ai Ă©coutĂ© "Narcisse accusĂ© non coupable" En rapport avec cette facultĂ© Ă se voir tel qu'on est, le poĂ©te Ă©crit "Malheureux celui qui se dĂ©tourne de ses profondeurs et qui veut se retrouver autre part. Le jour vient pourtant oĂč il rentre en soi-mĂȘme. Alors, il trouve le foyer de son cĆur Ă©teint, plein de cendres froides." Le commentateur met l'index sur un "moralisme sacrificiel", une "densification normative" qui tendent Ă nous faire passer pour du "non vivant", "des mĂ©caniques". Hors, le vivant est dans toute sa dimension et "respecter la vie en nous" est aussi de constater notre vivant, Ă©galement dans "nos insuffisances". Mon avis est que cela n'est pas possible si on dĂ©signe le coupable narcissiste des autres, qui n'en seraient pas atteint. MĂȘme chose concernant l'Ă©goĂŻsme. Ce sont des traits qui nous sont communs et le nier Ă©teint "le foyer de son cĆur", c'est Ă dire "le rapport vivant avec son existence entiĂšre". Gargouille 19/03/2020 Ă 2208 Bonsoir, "Maintenant, je te pose sĂ©rieusement la question Comment prĂ©venir, Ă©viter, dĂ©samorcer ce mĂ©canisme ?" Petite rĂ©ponse adressĂ©e Ă la collectivitĂ© en respectant les consignes donnĂ©es, clamĂ©es, rabachĂ©es... En se taisant et en Ă©vitant de rĂ© enchĂ©rir systĂ©matiquement ! RĂ©pondre Ă la polĂ©mique par la polĂ©mique et aux attaques personnelles par une riposte pas toujours proportionnĂ©e n'apportera jamais rien au dĂ©bat. Le seul CrĂ©do est le sujet, la thĂ©matique... pas les digressions vellĂ©itaires ! Mais il me semble que nous avons dĂ©jĂ eu cette discussion⊠Dans cette histoire et pour clore mon rappel, je nous invite Ă reflĂ©chir tous et chacun sur notre propre degrĂ© de narcissisme et/ou d'Ă©goisme. Bonne soirĂ©e Ă tous Xavier Xavier Un orage dans la tĂȘte, une tempĂȘte dans le coeur, un ouragan dans le boxer⊠et un peu de vague Ă lâĂąme⊠Ancien membre 19/03/2020 Ă 2228 Citation de Gargantua [327232]Mais il me semble que nous avons dĂ©jĂ eu cette discussion⊠Oui, et mon illustration qui mettait en Ă©vidence qu'en cas d'accident routier, il faut savoir faire la diffĂ©rence entre qui le provoque et qui en est victime, n'a pas reçu de rĂ©ponse de ta part⊠De plus, ne pas rĂ©pondre quand on est attaquĂ© serait facilitĂ© par la modĂ©ration si elle suprimait les attaques, m'est avis. Un exemple ici qui reste alors qu'il s'agit pourtant d'insulte caractĂšrisĂ©e 326944 J'en ai d'autres mais on ne va pas y passer la nuit⊠Bref, en rĂ©flĂ©chissant sur ce que je pouvais faire de mon cotĂ© pour limiter les dĂ©rives, j'ai dĂ©cidĂ© de laisser passer 24h aprĂšs lecture des messages vindicatifs avant de rĂ©pondre. Un temps mis Ă contribution pour prendre du recul, permettre Ă la modĂ©ration de faire son travail, dĂ©cider posĂ©ment s'il y a lieu de rĂ©pondre ou pas. Ancien membre 20/03/2020 Ă 0843 Nous parvenons Ă faire correspondre la plupart du temps notre instinct de survie avec lâindispensable prĂ©sence des autres personnes, câest pourquoi il existe encore en chacun de nous un Ă©lan de gĂ©nĂ©rosité⊠Ce qui peut se produire au court dâune vie singuliĂšre, câest un cloisonnement entre cet instinct de survie et la nĂ©cessitĂ© de partager et dâĂ©changer avec les autres, ceci se produit pour deux raisons 1/ lâindividu qui est sollicitĂ© depuis son enfance Ă une recherche dâautonomisation financiĂšre, caractĂ©rielle, intellectuelle et de responsabilisation politique et sociale, fini par opposer en lui son instinct de survie et sa dĂ©pendance au autresâŠce qui produit lâĂ©goĂŻsme ambiant de nos sociĂ©tĂ©s. 2/ la reconnaissance dâune normalitĂ© dans une sociĂ©tĂ© qui va de plus en plus vite dans la reconnaissance visuelle des signes efficaces et pratiques, projette en nos imaginaires des stĂ©rĂ©otypes de supĂ©rioritĂ© esthĂ©tique et comportementale, celle ou celui qui se laisse enfermer dans cette apparence efficiente devient narcissique⊠Il est facile de justifier aprĂšs coup que câest la vie elle mĂȘme qui nous fait prĂ©fĂ©rer notre bien Ă celui dâautrui et nous faire aduler notre apparence comme signe de notre parfaite maĂźtrise » de nous mĂȘme, reste que la confusion entre lâinstinct de survie et la reconnaissance des autres Ă notre Ă©gard, avec le renfermement Ă©gocentrique nâest apparemment pas encore vu comme une confusionâŠ
Cesdeniers jours je lis ça et là des articles sur l'usage du tutoiement envers son responsable, ses collÚgues dans le cadre professionnel, et les avis partagés sur la question. Cela me ramÚne bien évidemment à mon secteur d'activité quant à l'usage de ce tutoiement envers les personnes handicapées, ùgées, dépendantes lorsque l'on est
Dictionnaire Collaboratif Français DĂ©finition jeter le bĂ©bĂ© avec l'eau du bain v. 1. perdre de vue l'essentiel 2. se dĂ©barrasser d'une chose pourtant importante dans le but d'Ă©liminer avec les ennuis ou contraintes qu'elle implique Expressiofamilier attentat-suicide nm. attentat qui implique la mort de son auteur Pluriel "attentats-suicides". Qu'en est il de exp. What about qu'Ă cela ne tienne exp. exprime une sorte d'accord un peu dĂ©sinvolte, presque Ă contre-coeur Ă prĂ©ciser, phrase idiomatique un peu vide ni quoi ni qu'est-ce exp. rien du tout, aucune chose Expressiofamilier ! ConsĂ©quence nf n. Suite qu'une chose peut avoir qu'Ă cela ne tienne ! exp. 1. peu importe ! 2. que cela ne soit pas un obstacle ! Expressio ! ne devoir son salut qu'Ă o. ĂȘtre sauvĂ© grĂące Ă visible comme le nez au milieu de la figure exp. flagrant, plus qu'Ă©vident. expression familiĂšre ou populaire. tout son soĂ»l adv. Ă satiĂ©tĂ©, autant qu'on veut Expressiofamilier allosexuel, elle adj. relatif aux orientations sexuelles autres qu'hĂ©tĂ©rosexuelles 1. s'emploie Ă©galement comme nom "un allosexuel, une allosexuelle" 2. synonyme de "altersexuel" altersexuel, elle adj. relatif aux orientations sexuelles autres qu'hĂ©tĂ©rosexuelles * s'emploie aussi comme nom "un altersexuel, une altersexuelle" * synonyme de "allosexuel" n'en faire qu'Ă sa tĂȘte vi. agir selon ses envies, sans tenir compte de l'avis ni de l'intĂ©rĂȘt des autres prendre qqch. pour argent comptant vi. croire naĂŻvement ce qu'on nous dit Ex. "elle prend toutes les belles promesses pour argent comptant". ! dĂ©possĂ©der n. enlever, prendre ce qu'une personne possĂšde Ă discrĂ©tion adv. sans restriction, autant qu'on le veut Reverso/Expressio avoir la bride sur le cou v. ĂȘtre libre de faire ce qu'on veut Expressio c'est quand qu'on va oĂč ? exp. s'emploie par ironie lorsqu'on est trĂšs perplexe devant une situation incertaine ou qui ne mĂšne nulle part [Fam.];[Hum.] l'expression est le titre d'une chanson de Renaud mon sang n'a fait qu'un tour exp. j'ai ressenti une Ă©motion vive et soudaine [figurĂ©] Ex. "Ă ces mots, mon sang n'a fait qu'un tour". homo homini lupus est exp. Locution latine signifiant littĂ©ralement "l'homme est un loup pour l'homme". Elle implique que l'homme est un danger pour lui-mĂȘme. Pour ajouter des entrĂ©es Ă votre liste de vocabulaire, vous devez rejoindre la communautĂ© Reverso. Câest simple et rapide
Lelangage et la maniĂšre de sâexprimer ont beaucoup dâimpact en matiĂšre de relation et de marketing. Pour votre personal branding, la façon dont vous vous adressez
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Les Sonnets » dans la PlĂ©iade Shakespeare, câest tout un poĂšme AdulĂ© pour son théùtre flamboyant, Shakespeare a Ă©galement signĂ© une oeuvre poĂ©tique remarquable, rassemblĂ©e dans un tout nouveau volume de La PlĂ©iade. Lâoccasion de revenir sur lâĂ©nigme de ses Sonnets ». Leurs sens multiples, leurs jeux de mots, leur rythme et leur harmonie Ă©blouissent encore aujourdâhui. Par Philippe Chevilley La troupe du Berliner Ensemble en 2010, dans une mise en scĂšne de Robert Wilson de 25 sonnets de Shakespeare sur une partition musicale de Rufus Wainwright. ©RUBY WASHINGTON/The New York Tim > ZOOM cliquer lâimage On a Ă©prouvĂ© les tempĂȘtes et les guerres, admirĂ© et haĂŻ les rois, rit avec les fous, pleurĂ© avec les amants dĂ©sunis, tutoyĂ© le ciel et la terre⊠Cette fois, lâaventure est terminĂ©e le huitiĂšme et dernier tome des oeuvres complĂštes de William Shakespeare 1564-1616, en Ă©dition bilingue dans une nouvelle traduction, est paru dans La PlĂ©iade. Un bouquet final dĂ©diĂ© Ă la poĂ©sie du grand Will. Pour Jean-Michel DĂ©prats, qui travaille Ă cette somme depuis deux dĂ©cennies, traduire les fameux Sonnets - au coeur de cet ultime tome - nâa pas Ă©tĂ© la partie la plus facile. Il mâa fallu deux ans et demi pour y parvenir⊠» A titre dâexemple, jâai passĂ© autant de temps sur le sonnet 135 que sur une piĂšce entiĂšre ». Ce sonnet adressĂ© Ă une mystĂ©rieuse dame brune concentre Ă la fois tout le gĂ©nie et la complexitĂ© de lâoeuvre polysĂ©mie sexuelle, passion des jeux de mots, rythme hypnotique. Le poĂšte joue avec Will, son prĂ©nom, et celui dâun rival qui dĂ©signe en anglais Ă la fois le verbe vouloir et lâorgane sexuel masculin ou fĂ©minin. De Will » en will », il reproche Ă sa maĂźtresse de se donner Ă tous les hommes, mais pas Ă lui . Pour ne pas altĂ©rer le sens et lâeffet produit, jâai diversifiĂ© les traductions correspondant aux significations diverses.. en restant proche quand câest possible du son âwillâ par exemple avec le mot âouiâ ». Fabuleux paradoxe Les Sonnets constituent un fabuleux paradoxe. Dâun cĂŽtĂ©, ils illustrent la cohĂ©rence du gĂ©nie shakespearien, dramaturge et poĂšte Ă part entiĂšre. En dĂ©voilant ce qui semble ĂȘtre sa part intime, ils inclinent Ă penser que lâhomme a bel et bien existĂ©, que Shakespeare nâest pas le nom de code dâun collectif, comme certains le prĂ©tendent. Mais dâun autre cĂŽtĂ©, par leur singularitĂ© et leur caractĂšre Ă©nigmatique, ils accroissent le mystĂšre dâun destin extraordinaire - celui de ce fils de gantier qui, une fois mariĂ©, a brutalement renoncĂ© Ă sa petite vie paisible dans la ville de Stratford pour conquĂ©rir Londres et le monde. Lorsque Shakespeare sâattaque au sonnet, ce genre noble est tombĂ© en dĂ©suĂ©tude. QuâĂ cela ne tienne ! Dans son introduction au tome de La PlĂ©iade, lâuniversitaire Anne-Marie Miller-Blaise 1 explique que le dramaturge sâest emparĂ© du modĂšle de PĂ©trarque - ode trĂšs codifiĂ©e Ă lâamour sublimĂ© - pour mieux le subvertir. La structure, trois quatrains suivis dâun distique, sert son dessein exposer des pensĂ©es, pour mieux les questionner, voire les contredire Il retourne les choses, les mots, fait Ă©clater tous leurs sens ». Selon la spĂ©cialiste, pour Shakespeare, il nây a pas dâinterdit du langage. De coĂŻncidence en coĂŻncidence, il nous invite Ă abolir lâinconscient de la langue ». Jeune Ă©phĂšbe et dame brune La subversion tient aussi aux Ă©panchements Ă©quivoques du poĂšte. Dans les 126 premiers sonnets, il exprime son amour pour un jeune homme ; dans les 28 derniers, son dĂ©sir pour la sulfureuse Dark Lady ». Le chassĂ©-croisĂ© vire au trio amoureux quand le poĂšte jaloux reproche Ă la dame de vouloir sĂ©duire son amant. Sâil semble ne pas vouloir passer Ă lâacte avec le jeune homme il le voue au lit des femmes et lâincite Ă se reproduire, il brĂ»le apparemment de dĂ©sir pour lâintrigante dame brune. Cette bisexualitĂ© affichĂ©e nâest pas si surprenante Ă lâĂ©poque Ă©lisabĂ©thaine oĂč lâadolescent Ă©tait volontiers considĂ©rĂ© comme un ĂȘtre androgyne. Mais en faire le fil rouge de ses poĂšmes est osĂ©. Les Sonnets de Shakespeare Illustration du peintre lituanien Stasis Krasaukas pour une Ă©dition de 1966 des Sonnets Difficile de faire le lien avec la vie intime de Shakespeare. On ignore en effet lâidentitĂ© de ce duo dâamant et maĂźtresse. Lâadresse des poĂšmes Ă un certain W. H. a permis aux historiens dâĂ©chafauder moult thĂ©ories plus ou moins fumeuses en ce qui concerne le nom du garçon. Aucune dame brune nâa en revanche Ă©tĂ© dĂ©busquĂ©e dans son entourage⊠Ces serments dâamour ne sont peut-ĂȘtre aprĂšs tout que des fantasmes ou une licence, lâesquisse dâun manifeste poĂ©tique amoureux. William confinĂ© Reste la question intrigante de la publication tardive des sonnets 1609. Shakespeare les a probablement Ă©crits beaucoup plus tĂŽt. Un indice dans Peines dâamour perdues » 1594-1596, le personnage de Rosaline fait beaucoup penser Ă la Dark lady », souligne Jean-Michel DĂ©prats. Selon le traducteur, la pĂ©riode dâĂ©criture correspond probablement Ă lâĂ©pidĂ©mie de peste. Les théùtres Ă©taient fermĂ©s⊠». Shakespeare confinĂ© se rabat sur la poĂ©sie⊠Etrange rĂ©sonance avec aujourdâhui ! Si cette partie de son oeuvre a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e sur le tard, câest peut-ĂȘtre parce que son auteur nâavait pas pensĂ© Ă les publier, prĂ©fĂ©rant les faire tourner parmi un groupe dâamis ou de protecteurs. AccaparĂ© par le théùtre, il nâavait sans doute pas le temps de les mettre en forme » , suggĂšre Anne-Marie Miller-Blaise. Dâautant que ses piĂšces reprĂ©sentaient une activitĂ© bien plus lucrative. Un recueil de poĂ©sie Ă©tait vendu une fois pour toutes Ă une librairie ». ConsĂ©quence, les Sonnets connaissent peu de succĂšs de son vivant. Et quand on les redĂ©couvrira aprĂšs sa mort, ce sera surtout pour dĂ©noncer leur caractĂšre licencieux. Ce traitement particulier du dĂ©sir, du temps, de lâĂ©ternitĂ© trouve encore un Ă©cho de nos jours. La langue des sonnets apparaĂźt trĂšs moderne, proche de la nĂŽtre Cette oeuvre si agile connaĂźtra finalement un Ă©blouissant retournement de fortune. En particulier en France, deux siĂšcles plus tard, quand les romantiques font du poĂšte anglais leur barde » favori. Cette exaltation de lâamour, ce traitement particulier du dĂ©sir, du temps, de lâĂ©ternitĂ© trouve encore un Ă©cho de nos jours. La langue des sonnets apparaĂźt trĂšs moderne, proche de la nĂŽtre » , explique Anne-Marie Miller-Blaise. Jean-Michel DĂ©prats est du mĂȘme avis Tous les Ă©tats de lâamour y sont convoquĂ©s, Ă la façon de Roland Barthes. Les Sonnets nous proposent un parcours amoureux diversifiĂ©, souvent douloureux, plus rarement portĂ© par la joie de la beautĂ© et de la fidĂ©litĂ© ». Ils Ă©voquent aussi le temps qui nous est comptĂ©, le caractĂšre Ă©phĂ©mĂšre des passions. Des thĂšmes Ă©ternels dans une langue sans Ăąge⊠En tĂ©moignent les publications et les nouvelles traductions qui ne cessent de se multiplier en ce dĂ©but de millĂ©naire. Alexandrins blancs DES THEMES QUI TROUVENTENCORE UN ECHO DE NOSJOURS ET UNE LANGUE QUIAPPARAĂT TRES MODERNEPROCHE DE LA NĂTRE Le volume de La PlĂ©iade offre justement en bonus une anthologie des meilleures traductions des sonnets en français depuis deux siĂšcles. Chateaubriand, Francois-Victor Hugo, Yves Bonnefoy, Claude Neumann⊠quelque soixante auteurs et autant de visions diffĂ©rentes explorent tous les possibles dâune oeuvre inĂ©galĂ©e. Quid de la version de Jean-Michel DĂ©prats ? Jâai voulu Ă©viter deux extrĂȘmes un excĂšs de formalisme, la recherche de la rime pour la rime qui dĂ©nature le sens des mots et du poĂšme dans son ensemble. Ou Ă lâinverse une transposition dans une prose qui oublierait la poĂ©sie ». Aussi revendique-t-il un entre-deux » Jâai optĂ© pour des alexandrins blancs sans rime en mâautorisant de rares Ă©carts quelques dĂ©casyllabes et vers de quatorze syllabes quand jây Ă©tais contraint ». RĂ©sultat, un beau travail Ă©quilibrĂ© qui prĂ©serve la magie de ces vignettes miraculeuses, respecte la musique des vers, en clarifiant au maximum le propos. Le traducteur reste humble Il y a tellement de polysĂ©mie, tenter une traduction parfaite est vouĂ© Ă lâĂ©chec. On ne peut pas rendre en français toute cette richesse. On ne peut faire entendre que deux ou trois sens sur six ou sept. Câest peut-ĂȘtre un avantage⊠car les Anglais, Ă vouloir tout saisir sây perdent parfois » ⊠Il faut en tout Ă©tat de cause ne pas hĂ©siter Ă consulter les notes de lâouvrage qui permettent de contextualiser chaque sonnet donnĂ©es historiques, convictions de lâĂ©poque⊠Et pour en saisir toute la substantifique moelle, certains mĂ©ritent dâĂȘtre lus deux ou trois fois. Contre la violence sexuelle En contrepoint, La PlĂ©iade a rĂ©uni les autres oeuvres poĂ©tiques de Shakespeare, dont les deux poĂšmes narratifs Ă©rotico-mythologiques VĂ©nus et Adonis » 1593 et Le Viol de LucrĂšce » 1594 traduits par Henri Suhamy. En apparence convenus, ils traitent avec audace du dĂ©sir et de ses perversions VĂ©nus prĂȘte Ă tout pour sĂ©duire Adonis, Tarquin qui franchit toutes les portes de lâabjection pour possĂ©der LucrĂšce. Moins retravaillĂ©s, fulgurants, ils frappent par leur cĂŽtĂ© poignant et leur incroyable ironie », affirme Anne-Marie Miller-Blaise. Le viol de LucrĂšce », en particulier sâavĂšre extralucide dans sa maniĂšre de dĂ©monter la violence sexuelle. TrĂšs proche dâun texte dramatique, le poĂšme a lâenvergure et la majestĂ© dâune tragĂ©die Ă la française ». Chrono-lithographie The Genius of Shakespeare », de 1888, le reprĂ©sentant devant ses plus cĂ©lĂšbres piĂšces de théùtre .©Bridgeman Images ZOOM cliquer lâimage PrĂ©fĂšrera-t-on toujours le Shakespeare dramaturge au Shakespeare poĂšte ? Cette opposition nâa pas lieu dâĂȘtre » assure Jean-Michel DĂ©prats. Il y a autant de poĂ©sie dans son théùtre, que de théùtralitĂ© dans sa poĂ©sie. Des sonnets et diverses formes lyriques sont insĂ©rĂ©s dans ses piĂšces dans PĂ©riclĂšs », La vie dâHenri V », La TempĂȘte » Les chansons dâAriel, RomĂ©o et Juliette » le choeur et le premier Ă©change entre les amants⊠» Quant aux Sonnets » eux-mĂȘmes, ils ont autant vocation ĂȘtre dits Ă haute voix que lus ». ChantĂ©s mĂȘme, parfois le metteur en scĂšne amĂ©ricain Robert Wilson en a fait en 2010 un beau spectacle musical, sur une partition du tĂ©nor pop Rufus Wainwright. La messe est dite. Shakespeare in love » a rĂ©volutionnĂ© la poĂ©sie, comme le théùtre. Depuis quatre siĂšcles, le poĂšte amoureux fait battre les coeurs plus vite avec ses intrigants sonnets. Quel amante rĂ©sisterai Ă lâappel du numĂ©ro 43 ? Tous mes jours sont des nuits tant que je ne te voie/et mes nuits des jours clairs quand je rĂȘve de toi ». All days are nights to see till I see thee, /And nights brights days when dreams do show thee me » A lire Sonnets et autres poĂšmes OEuvres complĂštes, VIII. Edition publiĂ©e sous la direction de Jean-Michel DĂ©prats et GisĂšle Venet. BibliothĂšque de La PlĂ©iade, pages, 59euros. prix de lancement ; 1 professeure en littĂ©rature anglaise et histoire culturelle des XVIe et XVIIesiĂšcles Ă UniversitĂ© Sorbonne nouvelle. CHRONOLOGIE POETIQUE 1593 publication Ă 29 ans du poĂšme Venus et Adonis » 1594 Le viol de LucrĂšce » 1594 -1995 Ecriture des piĂšces Le Songe dâune nuit dâĂ©tĂ© », fantasmagorie poĂ©tique sâil en est, et de RomĂ©o et Juliette », avec ses accents tragiques et ses sonnets. 1599-1601 Hamlet », la piĂšce la plus intime de Shakespeare, sorte de manifeste mĂ©lancolique. 1609 Publication des Sonnets, probablement Ă©crits dans les annĂ©es 1590. 1610-11 La TempĂȘte », chef-dâoeuvre fĂ©erique. 1611 Macbeth avec son atmosphĂšre onirique et ses sorciĂšres. Par Philippe Chevilley CrĂ©dit Les Echos, le 24 mars 2021 Shakespeare mon amour La premiĂšre rencontre entre RomĂ©o et Juliette se matĂ©rialise par un Ă©change de mots qui devient un sonnet. Pour François-Victor Hugo qui ressuscita le théùtre shakespearien au 19Ăšme, le sonnet est le langage mĂȘme des amoureux. Comment Shakespeare construit-il lâamour dans et par la langue ? Shakespeareâą CrĂ©dits CSA Images-Getty LâinvitĂ©e du jour Anne-Marie Miller-Blaise, professeure en littĂ©rature et histoire culturelle britanniques des 16e-17e siĂšcles Ă lâUniversitĂ© Sorbonne Nouvelle - Paris 3, vice-prĂ©sidente de la SociĂ©tĂ© Française Shakespeare Le sonnet, langage de lâamour Shakespeare a Ă©crit Ă une pĂ©riode oĂč lâon considĂšre le théùtre comme de la poĂ©sie⊠Mais il a un rapport diffĂ©rent peut-ĂȘtre Ă la poĂ©sie et ses enjeux, Ă la fois sur la scĂšne et dans lâĂ©criture de ses sonnets. La rencontre entre RomĂ©o et Juliette se matĂ©rialise dans le texte de la piĂšce, Ă lâacte I scĂšne 5, par un Ă©change de mots qui devient un sonnet⊠Comme le dira plus tard François-Victor Hugo, tous les amoureux font des sonnets, câest le langage mĂȘme des amoureux. Anne-Marie Miller-Blaise Le sonnet, Ă©criture de lâintime ? Penser que le sonnet est une Ă©criture de lâintime est une idĂ©e qui surgit au 18Ăšme siĂšcle lorsquâon commence Ă identifier le Shakespeare des sonnets comme un Shakespeare qui parlerait en son nom propre, et quâon commence Ă voir les sonnets comme une trace autobiographique de lâauteur. DĂšs PĂ©trarque, le sonnet est une forme qui semble donner voix et corps Ă une douleur amoureuse ressentie au plus profond de soi mĂȘme, mais il faut se garder de cette tentation il faut penser le sonnet comme partiellement biographique, peut-ĂȘtre, mais aussi comme une auto-fiction... Anne-Marie Miller-Blaise Textes lus par Denis PodalydĂšs - William Shakespeare,Sonnets, Sonnet 18, Sonnet 20 et Sonnet 64, 1609, traduction de Jean-Michel DĂ©prats, Ă paraĂźtre fin 2020, Ă©dition de la PlĂ©iade, vol. VIII dernier volume des Ćuvres complĂštes Sons diffusĂ©s - Extraits de Shakespeare in love, film de John Madden, 1998- Extrait de RomĂ©o et Juliette, film de Franco Zeffirelli, 1968- Chanson de Rufus Wainwright, Take all my loves Sonnet 40 Ă RĂĂCOUTER SĂRIE William Shakespeare, 4 Ă©pisodes France Culture / La compagnie des auteurs Le mĂȘme Shakespeare Ă©crit Hamlet » et les Sonnets » PAR JEAN-MICHEL DĂPRATS LE 10 MARS 2021 ⊠Entreprendre de retraduire une Ćuvre majeure, mĂȘme cent fois traduite, et parfois avec Ă©clat, nâexprime nullement une insatisfaction vis-Ă -vis des accomplissements antĂ©rieurs. La retraduction ne porte pas en soi une critique voilĂ©e des poĂštes traducteurs qui vous ont prĂ©cĂ©dĂ©. Comme lâĂ©crit clairement Jacques Darras, lui-mĂȘme par deux fois retraducteur rĂ©cent desSonnetsde Shakespeare Câest le propre de lâĆuvre accomplie, en musique comme en poĂ©sie, que de permettre une infinie quantitĂ© de lectures, de traductions. [âŠ] Sachant quâil nây en aura jamais de version dĂ©finitive [âŠ] traduire lesSonnetsde Shakespeare, câest toucher au principe dâinsatisfaction » Il y a toujours place pour autre chose. Au tome I desĆuvres complĂštes de Shakespeare dans la PlĂ©iade, un texte de rĂ©flexion sur les questions de traduction, intitulĂ© Traduire Shakespeare » et sous-titrĂ© Pour une poĂ©tique théùtrale de la traduction shakespearienne », prĂ©sente la problĂ©matique gĂ©nĂ©rale de la traduction théùtrale et explore les apories et les limites de la traduction en français moderne de lâanglais Ă©lisabĂ©thain. Jây affirme la spĂ©cificitĂ© de la traduction destinĂ©e Ă la scĂšne, entĂ©e sur la perception de ce que Patrice Pavis appelle le verbo-corps1 » et qui dĂ©signe lâinscription du souffle et de la gestualitĂ© dans la langue. Ă travers les rythmes, les assonances, les rimes intĂ©rieures, les effets allitĂ©ratifs, les ruptures syntaxiques ou les coulĂ©es verbales, Shakespeare guide lâacteur dans son jeu, et il nâest aucun Ă©lĂ©ment de son Ă©criture dramatique qui soit sans consĂ©quences pour lâinterprĂ©tation dâun rĂŽle. La question se pose donc dâemblĂ©e les caracĂ©risiques de la traduction théùtrale, telle que je lâentends, la dĂ©finis et la pratique, sâappliquent-elles Ă la traduction desSonnets ? Faut-il au contraire inventer une autre approche et esquisser une autre esthĂ©tique pour cerner et transmettre la spĂ©cificitĂ© de la forme lyrique ? Les lignes qui suivent ont pour seul objet dâaborder et de problĂ©matiser ces questions fondamentales. Elles sâattachent Ă dĂ©crire les options adoptĂ©es dans cette nouvelle traduction desSonnets, non Ă Ă©laborer une thĂ©orie de la traduction poĂ©- tique comme celle, convaincante et brillamment argumentĂ©e, que dĂ©veloppe Yves Bonnefoy dans les pages quâil consacre, au sujet des mĂȘmes sonnets, Ă lâexposĂ© de sa propre dĂ©marche. LâĂ©troite imbrication du poĂ©tique et du théùtral dans lâĆuvre de Shakespeare est manifeste. Nul ne songerait Ă dire que Shakespeare est moins poĂšte dans ses piĂšces que dans sesSonnetset ses autres poĂšmes. De nombreuses formes lyriques sont insĂ©rĂ©es dans le tissu mĂȘme des piĂšces, quâil sâagisse, dansRomĂ©o et Juliette, des sonnets que prononce le ChĆur en guise de Prologue Ă la piĂšce, ou, au dĂ©but de lâacte II, du sonnet, encore, que forment les rĂ©pliques alternĂ©es des personnages Ă©ponymes lors de leur premiĂšre rencontre ; ou bien, dansPĂ©riclĂšs, des diffĂ©rentes interventions en octosyllabes de Gower, qui fait fonction de chĆur. Dans lâintervalle la date de compo- sition deRomĂ©o et Juliettese situe entre 1594 et 1596, et celle dePĂ©riclĂšsen 1608, la forme lyrique est choisie en particulier pour les somptueuses interventions du Prologue ou du ChĆur dansLa Vie dâHenry V, et pour les chansons dâAriel dansLa TempĂȘteou celles du Bouffon dansLa Nuit des nâai citĂ© que les exemples les plus manifestes et les plus Ă©tincelants. Ă lâinverse, il y a de la théùtralitĂ© dans lesSonnets. Le recueil de 1609 met plus ou moins en scĂšne les diffĂ©rents moments dâune relation, voire, parfois, une intrigue ; au fil de la sĂ©quence sâinstalle un dialogisme entre deux entitĂ©s qui peuvent ĂȘtre deux identitĂ©s du poĂšte, entre le poĂšte et lâaimĂ©, ou entre le poĂšte et son amante. Bien que la lecture de poĂšmes Ă haute voix ne soit pas, ou ne soit plus, une pratique sociale courante en France â alors quâelle fait partie de la cĂ©lĂ©bration publique de la poĂ©sie en Grande-Bretagne, au Portugal et plus encore en Russie â je soulignerai ici lâimportance de lâoralitĂ©et mĂȘme de lavocalitĂ©de lâĂ©criture poĂ©tique de Shakespeare dans ses crĂ©ations lyriques tout autant que dans son Ćuvre dramatique. La figure du poĂšte nâest pas scindĂ©e en deux le poĂšte desSonnetset des deux grands poĂšmes mythologiques et Ă©rotiques dâune part, celui des crĂ©ations dramatiques de lâautre. Câest le mĂȘme Shakespeare qui Ă©critHamletet lesSonnets. Un mĂȘme rythme emporte et soutient les poĂšmes et les piĂšces de théùtre, oĂč lâon entend et reconnaĂźt une mĂȘme voix. Pour le dire clairement, les sonnets de Shakespeare sont donc des textes Ă direautant que des textes Ă lire. Il y a Ă cet Ă©gard des similitudes entre la traduction théùtrale et la traduction poĂ©tique. Dans lâun et lâautre cas, les mots sont des gestes, traduisant les pulsions de la pensĂ©e dans un phrasĂ© liĂ© au souffle. Incidemment, lâauteur desSonnetsfait une rĂ©fĂ©rence explicite au jeu de lâacteur au Sonnet 23, dont les premiers vers Ă©voquent un acteur en scĂšne hĂ©sitant sur ses vers, / que le trac paralyse et qui oublie son rĂŽle ». Comme la traductionde théùtre, la traductionde poĂ©sie ne peut se contenter de donner Ă comprendre, elle doit aussi donner Ă entendre, et jâajouterai, donner Ă voir Ă lâĆil qui Ă©coute » Claudel. Ă lâinvar du traducteurde théùtre, le traducteur de poĂ©sie nâa quâun guide dans le dĂ©dale des exigences multiples, souvent contradictoires, qui le tenaillent lâĂ©coute dâune voix dont il cherche Ă trouver lâinflexion. Une voix, une diction, une respiration qui lui font prĂ©fĂ©rer tel vocable, telle musique, tel ordre des mots. Ce travail sur la physique de la langue tente de relayer lâĂ©conomie trĂšs particuliĂšre desSonnetset de recrĂ©er en français leur Ă©nergie phonatoire et vocale tout en respectant la contrainte de la concision. Il rĂȘve, face Ă la forme fixe, deux options antithĂ©tiques qui divisent et opposent les traducteurs soit le respect sacrĂ© de toutes les caractĂ©ristiques formelles du poĂšme, et en particulier du sonnet dans sa version dite shakespearienne » â sa rĂ©gularitĂ© mĂ©trique mais aussi ses rimes et son schĂ©ma de rimes â, soit, Ă lâinverse, une Ă©criture plus libre privilĂ©giant dâautres Ă©lĂ©ments, comme la clartĂ© du sĂ©mantisme et le suivi de la ligne narrative et dramatique. La lecture de nombreuses traductions desSonnetsmontre que les Ă©lĂ©ments majeurs de ces deux options, respect des caractĂ©ristiques formelles et suivi de la ligne narrative et dramatique, ne sont guĂšre compatibles. Deux Ă©cueils symĂ©triques sur lesquels nous allons revenir guettent en effet le traducteur qui adopte lâune ou lâautre approche de façon systĂ©matique. Il va de soi que ces options contraires ne sont pas les seules qui sâoffrent aux traducteurs ⊠La fascination exclusive de la forme, conçue comme seule incarnation respectable de la fidĂ©litĂ©, fait courir le risque de la domination de la mĂ©trique et donc du primat de la versification ; elle Ă©loigne le traducteur de la crĂ©ation poĂ©tique dans sa langue et dans son temps. Aujourdâhui surtout, alors que la poĂ©sie contemporaine ne pratique plus guĂšre la rime, sauf avec des intentions parodiques. Contrairement Ă ce que lâon croit couramment, rien nâest plus facile ni plus dangereux pour un traducteur que dâĂ©crire non pas de la poĂ©sie, mais des vers, de cĂ©der Ă ce quâHenri Meschonnic appelle, avec lâacerbe et impi- toyable luciditĂ© qui le caractĂ©rise, la comĂ©die versificatoire ». On dĂ©cĂšle Ă la simple Ă©coute les mots qui ne sont lĂ que pour la rime ou pour le mĂštre et auxquels rien ne correspond dans lâoriginal. Il peut certes arriver que les rimes dâun sonnet de Shakespeare soient rhĂ©toriques et de pure forme, voire quâil sâagisse de simples rimes pour lâĆil. Mais câest extrĂȘmement rare. Une traduction qui accorde la prĂ©dominance aux structures rimiques et mĂ©triques sâĂ©loigne du suivi scrupuleux de la construction verbale et du parcours du sens. Elle conduit Ă privilĂ©gier la rhĂ©torique, confond poĂ©sie et versification. Une telle dĂ©marche convient mieux sans doute Ă des Ćuvres marquĂ©es par un degrĂ© extrĂȘme de formalisation, comme les longs poĂšmes narratifs que sontVenus et AdonisetLe Viol de LucrĂšce. Les traducteurs qui, Ă rebours, se mĂ©fient de lâembaumement quâimplique la prĂ©dominance de la forme courent quant Ă eux le risque ou assument le choix ? de transformer le poĂšme en rĂ©cit en prose, une prose au mieux cadencĂ©e ou rythmĂ©e. Une partie des traductions les plus rĂ©centes se mĂ©fient tellement des formes fixes et des vers rĂ©guliers â dĂ©casyllabes ou alexandrins â quâelles conduisent Ă nier tout principe de rĂ©currence et de structuration dans la crĂ©ation du poĂšme. Une suite de lignes composĂ©es dâun nombre constamment variable de syllabes fait totalement oublier la forme du sonnet. Les rĂ©alisations qui en dĂ©coulent donnent le sentiment que le traducteur nâa fait que la moitiĂ© du chemin, tenant pour nĂ©gligeable le fait que la crĂ©ation poĂ©tique de Shakespeare apris formedans une construcion verbale codifiĂ©e qui canalise sans lâocculter le jaillissement de la pensĂ©e. Conscient de ces deux dangers opposĂ©s, jâai, pour ma part, tentĂ© un compromis ou une synthĂšse des deux approches en traduisant lesSonnetsde Shakespeare en alexandrins blancs, donc en vers non rimĂ©s, convaincu quâassonances, allitĂ©rations, rimes intĂ©rieures, Ă©chos internes et rythme dâensemble offrent une structuration plus discrĂšte mais tout aussi efficace que celle des rimes. Les premiĂšres traductions des Sonnets de Shakespeare en alexandrins non rimĂ©s sont dues Ă Abel DoysiĂ© 1919 puis Ă Ămile Le Brun 1927, suivis plus tardivement 1942 par Giraud dâUccle pseudonyme de LĂ©on Kochnitzky, puis avec brio par Henri Thomas 1961, et dans un passĂ© plus rĂ©cent par Robert Ellrodt 2002, 2007, envers qui jâexprime ici ma gratitude et mon admiration. Sa traduction est Ă ce jour la plus sĂ»re du point de vue de lâexacitude et de la complexitĂ© du sens. Mon approche se diffĂ©rencie de la sienne en ce que je mâaccorde plus de souplesse et de libertĂ©s dans lâordonnancement du poĂšme, incluant dans un souci de fluiditĂ©, au milieu des alexandrins blancs, des vers de quatorze syllabes quand le contenu informatif oblige Ă ĂȘtre plus long et des dĂ©casyllabes quand, Ă lâinverse â plus rarement â, ce mĂštre suffit Ă prendre en charge la totalitĂ© des dĂ©notations et connotations. Puisque le ton et le style de lâĂ©nonciation sont dĂ©libĂ©rĂ©ment plus modernes que dans les traductions en alexandrins classiques, jâai Ă©galement souvent recours Ă lacĂ©sure Ă©pique ; courante au Moyen Ăge, rĂ©apparue avec les symbolistes et les modernistes, elle consiste Ă compter comme hexasyllabe un premier hĂ©mistiche se terminant soit par unemuet non suivi dâune voyelle, soit par unesuivi dâunsmarquant le pluriel, alors que dans lâalexandrin classique lâhĂ©mistiche nâest hexasyllabique que si leemuet est suivi dâune voyelle. Ainsi, dans ma traduction, le vers 1 du Sonnet 65 Sâil nâeest bronze ni pierre, terre ou mer infinie », ou le vers 7 du Sonnet 78 Ont ajoutĂ© des plumes Ă lâaile des savants », hypermĂ©triques 13 syllabes si lâon applique rigoureusement les rĂšgles de lâalexandrin classique, peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des alexandrins si, suivant la pratique orale, on a recours Ă lacĂ©sure Ă©piquequi Ă©lide la syllabe finale des premiers hĂ©mistiches pierre » dans le Sonnet 65 ou plumes » dans le Sonnet 781.Cette variĂ©tĂ© mĂ©trique et la licence quâajoute la cĂ©sure Ă©pique visent Ă Ă©liminer les chevilles et Ă privilĂ©gier lâĂ©nonciation mimĂ©tique sans recourir Ă des artifices de pure forme. Henri Meschonnic invite Ă pourchasser aujourdâhui les poĂ©tismes », dont lâinversion sytĂ©matique et la nĂ©gation simple un ne » non suivi dâun pas » ou dâun point » sont les manifestations les plus frĂ©quentes. Sans ignorer que la diction poĂ©tique ne sâindexe pas sur le parler courant ou lâoralitĂ© naturelle, je crois plus proche de lâessence de la poĂ©sie de rĂ©duire artefacts et conventions dĂ©sormais mortes, et je nâai pour ma part aucune gĂȘne Ă dĂ©clarer que jâai obstinĂ©ment recherchĂ© la clartĂ© et la limpiditĂ©, activant constamment cette propriĂ©tĂ© inhĂ©rente Ă la traduction dâopĂ©rer quel que soit le dessein conscient du traducteur une forme dâexĂ©gĂšse et dâexplicitation. Beaucoup de sonnets shakespeariens Ă©tant dâune grande complexitĂ© et dâune grande densitĂ© de pensĂ©e, ce souci de limpiditĂ© me semble plus Ă mĂȘme de donner un Ă©cho convaincant du poĂšme quâune pratique faussement mallarmĂ©enne dâobscuritĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e. Je nâentends personnellement pas la voix de Shakespeare dans ces versions françaises qui, confuses Ă la premiĂšre lecture, le relĂšent Ă la deuxiĂšme ou Ă la troisiĂšme et qui semblent confondre obscuritĂ© et profondeur. Sur un point prĂ©cis, jâai, traduisant lesSonnets, inflĂ©chi ma pratique par rapport Ă mes principes de traduction des Ćuvres dramatiques celui du respect de lâalternance entre tutoiement et vouvoiement ou, pour ĂȘtre linguistiquement plus exa ?, de lâalternance entre leyouet lethoudans lâadresse Ă un interlocuteur en anglais nâest que de façon trĂšs globale et grossiĂšre que lâon peut assimiler lâalternance duyouet duthouen anglais Ă©lisabĂ©thain Ă celle du vouvoiement et du tutoiement en français. Dans les Ćuvres dramatiques, lâessentiel est de marquer le passage duyouauthouĂ lâintĂ©rieur dâune scĂšne, et parfois le retour auyouau cours de la mĂȘme scĂšne. Seul le passage duvo=autuet le retour Ă©ventuel auvo=peuvent marquer en français la modification du rapport entre deux personnages. Il ne me paraĂźt guĂšre dĂ©montrable que, dans lesSonnets, lâadresse au bien-aimĂ© ou Ă lâamante parthouimplique un rapport plus intime et plus affectif que lâadresse paryou. Dans ces conditions, jâai optĂ© pour le tu » dans tous les cas de figure, le vouvoiement dâune amante ou dâun bien-aimĂ© risquant de traduire une forme de snobisme et exprimant surtout en français la dĂ©fĂ©rence et la distance sociale. Il est de fait que lâhomme dont le poĂšte est amoureux dans lesSonnetsâ quâil se nommĂąt Henry Wriothesley ou William Herbert, selon les conjectures les plus frĂ©quentes â Ă©tait un aristocrate, mais privilĂ©gier le vous » dans ces poĂšmes dâamour conduit, me semble-t-il, Ă renoncer Ă lâexpression du sentiment dâintense attachement affectif dont ils tĂ©moignent. Câest assurĂ©ment un choix discutable, mais je le revendique parce quâil me semble un adjuvant prĂ©cieux dans la recherche dâune proximitĂ© avec le lecteur âŠ. Jean-Michel DĂ©prats Extraits du texte de Jean-Michel DĂ©prats Traduire les Sonnets » dans le volume Sonnets et autres poĂšmes qui vient de paraitre sous sa direction et celle de GisĂšle Venet dans le Tome VIII des Oeuvres complĂštes de Shakespeare, BibliothĂšque de la PlĂ©iade Jean-Michel DĂ©prats » et Rare portrait considĂ©rĂ© comme authentique de William Shakespeare , vers 1610, attribuĂ© Ă John Taylor et dit le Chandos » pour avoir appartenu Ă Lord Chandos » photos CrĂ©dit
OnsâintĂ©resse dans cet article aux usages du tutoiement dans les relations au travail, tel quâil est mesurĂ© Ă travers les donnĂ©es tirĂ©es dâune enquĂȘte quantitative qui contenait quelques variables concernant lâusage du pronom « tu » Ă lâadresse du responsable hiĂ©rarchique direct. On montre dâabord que la pratique du tutoiement est dĂ©terminĂ©e par
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Dailleurs, quand certains tentent le tutoiement, cela crée comme une fausse note à mes oreilles et les personnes qui ont fait cette tentative s'en rendent rapidement compte. Dans le cadre personnel, ma famille et mes amis me tutoient, tandis que les inconnus me vouvoient. Néanmoins, c. Continuer la lecture.
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qu implique le tutoiement dans une relation