Uncommentaire de texte et une dissertation rédigés; Des exercices de grammaire avec corrections; Des exercices d'appropriation; Un dossier pour situer et comprendre le texte. Une présentation de l'oeuvre et de La Bruyère dans son époque; Les mots importants des Caractères; Un groupement de textes autour du parcours du bac : La comédie
Dissertation rédigée Les Caractères de La Bruyère pour l’objet d’étude Comédie sociale » En quoi l’ouvrage Les caractères est-il une dénonciation de la société du spectacle, par laquelle tout le monde joue un rôle pour duper autrui, et des vices humains ? Vous répondrez à cette question dans un développement structuré. Votre travail prendra appui sur Les caractères de La Bruyère, sur les textes et documents que vous avez étudiés en classe dans le cadre du parcours associé à cette œuvre et sur votre culture personnelle. INTRODUCTION LES CARACTERES Jean de la Bruyère se définissait comme un témoin privilégié de la comédie humaine », lui qui par son rôle de précepteur du Duc de Bourbon se situait au première loge du spectacle hypocrite des courtisans et des courtisés. Son expérience des hommes et de la société s’illustrera à travers son œuvre. Les Caractères » 1688, dans laquelle il y apparait moraliste pénétrant, satiriste plein d’ironie et styliste original. Auteur classique, il s’inscrit sous le patronage de Théophraste dont il prétend s’être inspiré. Pourtant, Les Caractères » est une œuvre complète dépeignant les passions de la génération versaillaise afin d’en corriger les défauts mais inaugurant également la critique littéraire moderne et les prémices d’une critique du système social et politique. Si le principe de l’œuvre provient de l’antiquité,.son propos vise surtout à souligner les défauts majeurs des individus de son époque. Comme il l’énonce dans sa préface, je rends au public ce qu’il m’a prêté, j’ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage ». Dans quelle mesure La Bruyère parvient-il à se faire l’analyste des mœurs et de la psychologie humaine ? 1. Le contempteur du paraître dans la vie en société a Le grand siècle de la Vanité b Le rire et la satire des comportements démesurés 2. L’art d’écrire des vérités incarnées a La brièveté incisive du trait pour une plénitude du sens b La prétention à l’universel et à l’intemporel POUR TÉLÉCHARGER LE SUJET ENTIEREMENT RÉDIGÉ Pour aller plus loin sur La Bruyère La Bruyère Biographie et résumé des Caractères Pour réussir ton oral de français et ton grand oral du BAC, tu peux suivre notre formation en ligne Deviens éloquent !
Page 1 sur 2. Le présent de vérité générale transforme Gnathon en type universel, non limité à l’époque de La Bruyère, ce qui le rend plus redoutable.. Conclusion Le portrait de Gnathon est donc très chargé et l’auteur accumule les traits accablants qui transforment ce portrait en caricature, ce qui apparente ce texte au
Unit 1 - Corpus Sujets - 1 Sujet & Corrigé Écrire pour instruire • Dissertation Question de l'homme fra1_1111_11_02C Nouvelle-Calédonie • Novembre 2011 La question de l'homme • 14 points Dissertation > Dans la préface des Caractères, La Bruyère affirme On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l'instruction. » Comprendre le sujet La citation de La Bruyère à travers la préposition pour », et la question qui la suit à travers le mot but » posent toutes deux le problème de la fonction de la littérature. La Bruyère propose une thèse très claire l'écrivain doit instruire le lecteur. On vous demande de discuter cette thèse. La problématique peut être reformulée ainsi Le but de la littérature est-il seulement d'instruire le lecteur ? » ou La littérature n'a-t-elle qu'une fonction didactique ? » Chercher des idées Cherchez d'abord tous les sens que l'on peut donner au verbe instruire ». Scindez la problématique en plusieurs sous-questions, en variant les mots interrogatifs Pourquoi la littérature est-elle efficace pour instruire ? » inspirez-vous alors de votre réponse aux questions ; Quels genres sont particulièrement efficaces pour instruire ? » ; Quels autres rôles/buts peut avoir la littérature ? » ; Ces buts ne sont-ils pas combinables ou complémentaires ? » Interrogez-vous aussi sur ce que vous recherchez, en tant que lecteur, dans la littérature. En vous rappelant qu'écrire est un art, vous trouverez d'autres fonctions de la littérature. Comme vous allez être amenée à mentionner souvent la notion d'instruction, constituez-vous une liste de mots qui s'y rapportent pour éviter les répétitions et pour trouver de nouvelles idées informer, information ; documenter, documentation ; renseigner, renseignement ; former, formation ; initier, initiation ; éclaircir ; cultiver, culture ; apprendre ; leçon ; éduquer, éducation ; guider, etc. > Pour réussir la dissertation voir guide méthodologique. > Choix et exploitation des exemples voir guide méthodologique. [Amorce] Pourquoi écrire ? Tout écrivain doit se poser cette question. Dans sa préface des Caractères, La Bruyère donne une réponse à cette interrogation On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l'instruction. » La négation restrictive ne… que » donne à la formule un ton catégorique sans appel. [Problématique] Cette assertion incite à s'interroger sur le travail de l'écrivain. [Annonce du plan] Écrire n'a-t-il qu'un rôle didactique ? La littérature n'a-t-elle pas d'autres finalités, notamment celle de plaire, comme le disait déjà le poète latin Horace ? Mais au-delà de cette apparente opposition, ne doit-elle pas utiliser les moyens plaisants pour mieux instruire, dans une interaction fructueuse ? I. Écrire pour instruire ? Le verbe instruire » prend de nombreuses significations. En quoi la littérature répond-elle à ces divers sens ? 1. Instruire, c'est informer Instruire, c'est d'abord informer. Ainsi les écrivains, se donnent pour mission de faire part de leurs expériences de la vie [Exemples personnels]. Ancrés dans l'actualité, ils éclairent alors les débats qui agitent leur époque. Ils le font à travers des genres variés. Au siècle des Lumières notamment, se multiplient les essais et traités l'Italien Beccaria compose un Traité des délits et des peines, Rousseau propose Le Contrat social… La littérature permet ainsi de mieux connaître son temps. L'information passe parfois par des moyens plus indirects ainsi Montesquieu, dans ses Lettres persanes, peint la société de son temps sous de nombreux aspects, tout comme Beaumarchais qui dans Le Mariage de Figaro peint l'aristocratie. Mais la littérature peut informer sur l'autre. Elle jette alors un regard instructif sur des périodes antérieures et joue en quelque sorte un rôle historique [Exemple personnel]. Mais elle apporte aussi des connaissances sur d'autres cultures. Ainsi aux xvie et xviiie siècles notamment, se multiplient les récits de voyage Jean de Léry écrit L'Histoire d'un voyage fait en terre de Brésil rapportant les coutumes des Indiens, Montaigne parle de sa rencontre avec trois sauvages venus visiter la France dans ses Essais, et, plus récemment, Claude Lévi-Strauss raconte la vie quotidienne des Indiens Nambikwara. 2. Instruire, c'est susciter un regard critique Instruire, c'est aussi apprendre à traiter l'information, c'est-à-dire à jeter un regard critique sur le monde. De nombreux auteurs dépassent la simple information pour susciter la réflexion critique sur les vices de leur temps. Cette fonction de la littérature remonte à l'Antiquité le romancier » latin Pétrone fait dans Le Satiricon la satire des affranchis nouveaux riches parvenus sous les traits de son personnage Trimalcion. Au xviie siècle, La Bruyère dans ses Caractères souligne les travers de la Cour. Molière veut attaquer par des peintures ridicules les vices de [son] siècle », La Fontaine, dans ses Fables, ridiculise les défauts de son époque [Exemple personnel + Les Animaux malades de la peste »]. Montesquieu dénonce la vanité et les folies guerrières du roi, et, au-delà la monarchie absolue. La littérature devient alors une arme de lutte contre les abus et incite le lecteur à rejoindre ces combats qui font la dignité de l'homme. Combat contre l'intolérance [exemples à développer Candide ou L'Ingénu de Voltaire], l'injustice, le fanatisme, le racisme [exemples personnels], les horreurs de la guerre [exemple à développer Si c'est un homme de Primo Levi] mais aussi, combat pour la solidarité [ La Peste de Camus, La Condition humaine de Malraux]. 3. Instruire, c'est éduquer en transformant Instruire vise à donner une vision du monde, de l'homme et de sa condition en général. Les écrivains expriment leur conception du monde et de la condition humaine. Ainsi, Molière, mais aussi La Bruyère, dans leur galerie de portraits, font la peinture de vices humains, à travers des types dégagés de tout ancrage dans le temps ou dans une société il y a l'avare, le malade imaginaire, le vantard, l'hypocrite… Ces écrivains se donnent alors comme objectif de corriger les hommes ». Cette vision du monde amène le lecteur à tirer une philosophie de vie qui doit se concrétiser dans le respect de certaines valeurs. Ainsi les fables dans l'Antiquité servaient de base pour enseigner les enfants et construire une sagesse de vie, une morale ». La littérature mène le lecteur à se transformer. [Transition] Écrire, c'est donc bien remplir les diverses formes de l'instruction, en faisant partager ses connaissances, en dénonçant des abus mais aussi en forgeant un nouvel être. II. Écrire n'a-t-il pas d'autres rôles ? Mais n'assigner à la littérature qu'une fonction didactique c'est la réduire à une activité utile. Or, écrire est une activité artistique aux objectifs plus larges. 1. Écrire pour plaire » Le principe des auteurs classiques ne doit pas être tronqué pour Molière et ses contemporains, il s'agit bien d' instruire et [de] plaire ». Corriger les mœurs », soit, mais en riant » écrire, c'est aussi divertir, pour oublier sa condition de mortel. Les spectateurs vont au théâtre pour passer un bon moment » [Exemple personnel], les lecteurs de roman s'attachent à des personnages dont ils suivent avec émotion le parcours [Exemple personnel]. Les auteurs de romans policiers de nos jours emmènent leurs lecteurs dans un parcours plein de mystère qui les intrigue et proposent à leur sagacité une énigme à résoudre ; les nouvelles et romans fantastiques transportent dans un autre monde, dépaysent [Exemple personnel]. 2. Écrire pour procurer un plaisir esthétique Un auteur peut aussi mettre sa plume au service de l'art pur et se donner comme but de créer un bel objet d'art, propre à procurer une émotion esthétique, au même titre qu'un beau tableau, qu'une belle musique. Si de nombreux poètes considèrent la poésie comme une arme » et s'engagent à travers eux [Exemple personnel], d'autres, tels les Parnassiens, prônent l'art pour l'art ». La littérature rejoint alors les arts, au point que le poète Théodore de Banville a pu affirmer que la poésie englobait les arts et les surpassait tous Elle est à la fois Musique, Statuaire, Peinture, Éloquence ; elle doit charmer l'oreille, enchanter l'esprit, représenter les sons, imiter les couleurs […]. » On pense à Verlaine qui conseille dans son Art poétique » de la musique avant toute chose… » ou à Horace, qui assimile la poésie à une peinture ». 3. Écrire pour partager ses émotions L'écriture peut enfin avoir pour rôle de rendre compte de ses états d'âme. Les romantiques, à travers leur poésie [Exemple personnel], mais aussi leur théâtre [Exemple personnel] traduisent leur mal du siècle ». Les récits autobiographiques remplissent le plus souvent cette fonction Charles Juliet en écrivant Lambeaux rend hommage à ses deux mères, mais en même temps son écriture agit comme une sorte de psychanalyse qui le libère de ses angoisses existentielles. [Transition] Mais n'est-ce pas une erreur que de vouloir cantonner la littérature dans un rôle ? Faut-il opposer plaire » et instruire » ? III. Plaire pour mieux instruire ? Ne se crée-t-il pas au contraire une dynamique entre ces deux buts de l'écriture ? Le plaisir de l'écriture et de la lecture est en fait un outil efficace pour mieux instruire. Cette interaction est particulièrement sensible dans l'apologue, dont La Fontaine disait Une morale nue apporte de l'ennui ; / Le conte fait passer le précepte avec lui ». Il revendiquait le droit au divertissement Et si Peau d'Âne m'était conté, / J'y prendrais un plaisir extrême ». 1. L'agrément et les vertus du rire pour instruire L'un de ces moyens pour rendre l'instruction plus efficace est le rire, sous toutes ses formes. Rabelais, qui voulait que son lecteur ne s'arrêtât pas au simple divertissement que peut procurer la lecture de Gargantua ou de Pantagruel mais qu'il en tirât la substantifique moelle », c'est-à-dire la teneur profonde, prévient son lecteur Mieux est de rire que de larmes écrire / Pour ce que rire est le propre de l'homme ». Le comique prend des formes multiples, depuis la grosse farce carnavalesque [Exemple personnel + Gargantua, Pantagruel, les farces de Molière…], jusqu'à l'humour le plus fin [Exemple personnel] en passant par l'ironie mordante, qui fait sourire, mais qui oblige aussi le lecteur à la réflexion pour interpréter » le message indirect [Exemple personnel + contes philosophiques de Voltaire, De l'esclavage des nègres » de Montesquieu]. 2. Les vertus pédagogiques du dépaysement Pour instruire le lecteur sur le monde et sur l'Autre, les écrivains jouent de l'efficacité pédagogique du dépaysement. C'est le procédé de l'œil neuf qui décape notre vision du monde et nous engage, tout en nous divertissant, à la réflexion. Que ce soit à travers les romans picaresques [Exemple personnel], les récits de science-fiction [Exemple personnel d'utopie, de contre-utopie], les récits de voyages réels ou fictifs, comme les Lettres persanes, Les Voyages de Gulliver ou Micromégas, l'écrivain fait découvrir des mondes nouveaux qui enchantent mais dont la comparaison avec le nôtre est instructive. En effet, elle dévoile les vertus et les valeurs d'autres civilisations mais révèle aussi les vices de notre monde [Exemple personnel]. À cet égard, le roman d'apprentissage entraîne les personnages dans des aventures où ils se frotteront » à plusieurs milieux, plusieurs sociétés et forme ainsi autant le héros que le lecteur [Exemple personnel]. 3. De la variété avant toute chose L'efficacité pédagogique de l'écriture tient plus globalement à la variété et à la vivacité, pour ne pas lasser le lecteur et pour maintenir son esprit en éveil. Pour cela, les écrivains disposent de nombreuses ressources. Pour mieux instruire, il convient alors de combiner les genres de l'argumentation directe [Exemple personnel] et de l'argumentation indirecte, en s'adaptant au public visé. À un enfant conviendra le genre court et imagé de la fable ; au lecteur amateur de péripéties conviendra le roman ; à celui qui aime la fantaisie, les dialogues amusants comme L'Histoire comique des États et Empires du Soleil Cyrano de Bergerac ; aux penseurs les traités et les essais. Conclusion Si l'on peut concéder à La Bruyère qu'écrire a fréquemment pour but d'instruire, on lui objectera que la littérature ne saurait se réduire à une fonction unique, sous peine de perdre sa richesse. Une intention pédagogique ou didactique trop envahissante révèle la méconnaissance de la clé du succès énoncée par le poète Horace Il obtient tous les suffrages celui qui unit l'utile à l'agréable, et plaît et instruit en même temps. »
Jeande La Bruyère écrit : « Un homme né chrétien et Français se trouve contraint dans la satire ; les grands sujets lui sont défendus : il les entame quelquefois, et se détourne ensuite sur de petites choses, qu’il relève par la beauté de son génie et de son style. » (Les Caractères, 1688, chap. I, fr. 65) Dans quelle mesure cette remarque vous Continuer la lecture dePublisher Description Des analyses claires, concises et accessibles destinées aux élèves pour leur fournir l'essentiel sur l'œuvre et le parcours associé pour le Bac de français 1reLes Caractères... à la loupeSous forme de fiches en couleurs, ils proposent - Repères sur l'auteur et le contexte historique de l'œuvre- Résumés de textes et des repères dans l'œuvre- Thèmes expliqués et commentaires linéaires- Le parcours associé explicité- Astuces pour comprendre et réviser vite et efficacement- Exemples de dissertations corrigées et expliquées pas à pas- Explications de texte complémentaires et guide pour l'entretien à l'oral- Citations incontournables à retenir et quiz de révision GENRE Professional & Technical RELEASED 2021 8 July LANGUAGE FR French LENGTH 143 Pages PUBLISHER Nathan SELLER Interforum, SIZE MB More Books by De La Bruyère Customers Also Bought
Voiciune lecture linéaire de l’extrait « Arrias » issu des Caractères de La Bruyère.. Arrias, La Bruyère, introduction. La Bruyère est un célèbre moraliste du XVIIème siècle dont l’oeuvre s’inscrit dans le classicisme.. Dans les Caractères publiés en 1688, Jean de La Bruyère dresse une série de portraits satiriques qui présentent des contre-modèles pour la société PREMIER SUJETLES GRANDES LIGNES DU PLANPLAN DÉTAILLÉDEUXIÈME SUJETLES GRANDES LIGNES DU PLANPLAN DÉTAILLÉSUJETS COMPLÉMENTAIRES PREMIER SUJET Sujet 1 Développer ce jugement de Jules Lemaître sur Les Caractères Les ciselures du style n’empêchent point l’œuvre de La Bruyère d’être impitoyable et triste. » Rennes LES GRANDES LIGNES DU PLAN Cherchons dans la citation l’esquisse d’un plan. Il s’agit d’isoler dans la continuité d’une phrase plusieurs idées en nous arrêtant sur les mots essentiels. Je relève ciselures du style » et je traduis le style est le résultat d’un effort minutieux qui vise à l’effet ; je note ensuite œuvre impitoyable et triste ». Après le jugement sur la forme, le jugement sur le fond une peinture sans indulgence. Voilà mes deux parties. Les sous-parties, je puis déjà entrevoir leurs étiquettes. Dans la forme », on étudie successivement le choix des mots et le mouvement de la phrase. Pour le fond, je sais que le titre de l’ouvrage est Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle. Je sais aussi que pour un Classique la peinture de son temps s’élargit en une peinture de l’homme éternel. Mais, encore une fois, ce plan en deux parties comportant chacune deux sous-parties est fait pour orienter les recherches à travers les textes. Selon ce que je vais découvrir, je serai peut-être amené à supprimer tel point, à donner beaucoup d’importance à tel autre. Un plan de recherches n’est pas un plan définitif. LECTURES — Analyser quelques portraits par exemple Giton et Phédon, Ménalque chap. 11, Arrias chap. 5, et lire attentivement le chapitre 11 dans son ensemble. PLAN DÉTAILLÉ Introduction Ce qui frappe dès l’abord dans Les Caractères, c’est le style où l’on sent peut-être un peu trop que l’art est le résultat d’un effort minutieux qui ne laisse rien au hasard. Mais le brillant et le pittoresque du style ne sauraient, faire illusion. Sous l’alacrité de la phrase et le cliquetis des mots La Bruyère dresse un réquisitoire impitoyable contre la société de son temps qui s’élargit bientôt en une peinture sans indulgence de l’éternelle humanité. C’est en ce sens que Jules Lemaître a pu dire Les ciselures du style n’empêchent pas l’œuvre de La Bruyère d’être impitoyable et triste. » I. Le style de La Bruyère est ciselé Son art n’est pas suprême, car il se voit et se sent, comme l’a dit Sainte-Beuve. On y sent moins le résultat d’une heureuse rencontre entre la pensée et l’expression que la recherche heureuse mais minutieuse de l’effet. A. — LE VOCABULAIRE. Il vise à la couleur et à la vigueur, par l’emploi a des mots techniques. Il parle de cordiaux », de Juleps » et énumère dans l’amateur de tulipes toutes les variétés de tulipes ;b des mots archaïques, comme dru » et recru », empruntés à la langue du XVIe siècle ;c des mots triviaux il n’hésite pas à dire d’un de ses personnages Il s’est crevé à me suivre » ;d des mots concrets pour traduire une idée qui s’exprimerait naturellement d’une manière abstraite On bâtit dans la vieillesse ; on meurt quand on est aux peintres et aux vitriers », pour exprimer le moment où la maison s’achève. B. — LA PHRASE. Elle traduit la même recherche de l’effet a à l’intérieur des membres de phrase. Le choix du qualificatif à effet, les alliances de mots, ce souci d’échapper aux formules toutes faites, aux clichés, les énumérations où se glisse un mot qu’on n’attendait pas, traduisent un désir de provoquer la surprise, qui va parfois jusqu’au calembour exposer à la fortune du dé la sienne propre »; la métaphore et la comparaison, qui vont parfois au mauvais goût Il faut juger les femmes depuis la chaussure jusqu’à la coiffure, exclusivement, à peu près comme on mesure le poisson entre tête et queue » ; b d’un membre de phrase à l’autre. Tantôt la symétrie étroite entre deux membres de phrase qui traduisent la servilité avec laquelle chacun règle son allure sur Giton avec un temps de retard Il s’arrête et l’on s’arrête ». Tantôt l’opposition, au contraire, entre un membre de phrase ou une série de membres de phrase assez longs et la formule sèche, faite de monosyllabes, à laquelle il aboutit Il est pauvre » ou Il est riche ». Tantôt encore la reprise de mots identiques en tête de plusieurs membres de phrase successifs— ou à une place symétrique dans chacun de ces membres de phrase Arrias a tout vu, tout lu » ; c d’un développement à l’autre. Les maximes s’expriment tantôt sous la forme d’une interrogation, d’une exclamation, d’une apostrophe, d’un conseil, d’un développement oratoire. II. Pourtant la peinture que ce style met en valeur est impitoyable et triste A. — LA PEINTURE SOCIALE EST IMPITOYABLE ET TRISTE. a Les financiers, dont l’influence est croissante dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Partis de rien, ils font la loi grâce à leur fortune les courtisans briguent la main de leur fille. Ils sont sans scrupules comme sans pitié tel ce Champagne qui sans hésitation signe un ordre qu’on lui présente qui ôterait le pain à toute une province si l’on n’y remédiait ». Ce sont des parvenus qui à poids d’or s’arrogent les plus grands noms » et les terres les mieux titrées avec leurs châteaux et leurs maisons antiques ». b La Cour et les Grands qui se prosternent devant le Roi et qui quêtent servilement ses bonnes grâces orgueilleux et malfaisants, inintelligents et paresseux, ils se détournent des affaires publiques et laissent prendre leur place auprès du prince par des citoyens sages et instruits qu’ils méprisaient. Joueurs et débauchés, féroces dans leurs rivalités et cachant sous la politesse des manières cette férocité. c La bourgeoisie, grisée par l’importance de plus en plus grande qu’elle prend dans la société, commence à abandonner ses solides vertus bourgeoises pour copier la Cour. Les Crispins se cotisent pour avoir un équipage. Les Sanions étalent partout leurs armoiries, oubliant des gens qui ont connu leur père, simple boutiquier. d Le peuple et en particulier les paysans qui ressemblent aux animaux par l’aspect, par la condition, attachés qu’ils sont à la terre, par leurs travaux, par leur mode de vie, par la façon dont on les traite on oublie presque qu’ils sont des hommes. B. — LA PEINTURE MORALE EST IMPITOYABLE ET TRISTE. Les hommes ne gardent jamais le sens de la mesure les goûts, les distractions deviennent des manies qui absorbent l’homme tout entier et font que rien ne le touche plus de ce qui est étranger à sa manie l’amateur d’oiseaux, l’amateur de tulipes. C’est que l’homme est futile chapitre De l’Homme », no 3, inconstant même chapitre, no 6, inconséquent, no 10. La raison est impuissante à tous les âges de la vie no 49. Les sentiments chap. Du Cœur » ne manifestent pas le plus souvent un besoin de se dévouer, mais sont le prétexte d’âpres batailles d’orgueil, d’égoïsme ou de jalousie. Au reste tout n’est qu’égoïsme pour La Bruyère sauf peut-être l’amitié. Conclusion On voit donc qu’en dépit des brillantes qualités du style l’impression qui se dégage des Caractères reste impitoyable et triste. Et la verve de l’écrivain, bien loin de corriger cette expression d’amertume, la fixe au contraire dans l’esprit du lecteur à l’aide de pointes cruelles et de formules impérissables. REMARQUES 1. La richesse du sujet n’a pas permis de développer ici tous les exemples. Ils ne sont le plus souvent qu’indiqués. Il reste que dans une dissertation vous devez toujours appuyer vos affirmations d’exemples développés. Pour tirer tout le profit désirable de ce plan, il convient de vous reporter aux exemples dont la référence est indiquée et d’en fixer au moins quelques-uns dans votre Est-il besoin de vous rappeler que l’Introduction explique le contenu de la citation avant de la transcrire et que, naturellement, elle utilise à cet effet la traduction » que vous aviez faite des termes essentiels de cette citation ? Cf. Les grandes lignes du plan », en haut de l’article.3. La Ire partie traite, à propos de La Bruyère, un problème technique essentiel celui de la forme. Je retiens qu’un vocabulaire emprunte volontiers sa couleur aux termes techniques, archaïques et au langage familier. Toutefois, reportez-vous au deuxième sujet sur Ronsard et cherchez s’il puise exactement aux mêmes sources la valeur pittoresque de sa langue. Oui, pour l’essentiel. Mais il n’emploie pas, par exemple, les mots familiers. Donc il est utile de retenir, à propos de chaque sujet, des notions générales. Mais il ne faut pas qu’elles deviennent des idées toutes faites que l’on plaquera sans adaptation et sans discernement sur chaque cas la même manière, vous pouvez dégager de cette partie certains procédés concernant la recherche de l’effet » dans la phrase. Vous en tirerez profit par la suite — si vous êtes circonspect. DEUXIÈME SUJET Sujet 2 Comment vous expliquez-vous le succès que connurent en leur temps Les caractères de La Bruyère ? Paris, Rennes LES GRANDES LIGNES DU PLAN Un écueil à éviter faire tourner la dissertation à un éloge dans l’absolu des Caractères. L’estime que des générations successives de gens de goût s’accordent à témoigner à une Œuvre, plusieurs siècles après la mort de son auteur, se fonde sur des mérites profonds et essentiels. Il n’en est pas ainsi de la faveur qui s’attache à un ouvrage au moment de sa publication. Trop souvent cet engouement est dû à des motifs plus extérieurs et plus futiles succès de scandale, conformité aux goûts et à la mode littéraire du temps, parfum de nouveauté. C’est donc dans ce sens que nous allons orienter nos recherches. LECTURES — Voir, dans Les Caractères, essentiellement les chapitres De la Ville » et De la Cour ». PLAN DÉTAILLÉ Introduction Le succès des Caractères fut dès leur publication considérable et trois éditions furent épuisées en moins d’un an. Les gens du temps s’y jetaient pour y découvrir non sans rancœur une critique acerbe de leur propre personne ou de la classe sociale à laquelle ils appartenaient. Les autres y trouvaient, outre le malin plaisir de voir égratigner autrui, l’agrément plus désintéressé et plus profond d’une œuvre qui, empruntant les genres en vogue, traitait des thèmes d’actualité sous une forme aimable et attrayante. C’est en ce sens que M. de Malézieu avait pu écrire à La Bruyère Voilà de quoi vous attirer beaucoup de lecteurs et beaucoup d’ennemis. » I. Les personnalités Ainsi le succès immédiat des Caractères s’explique d’abord par les attaques personnelles qu’y pouvaient découvrir les contemporains. Nombreux sont en effet ceux qui pouvaient se retrouver campés dans les portraits, si l’on en croit les clés » qui circulaient alors. Pour un Condé qui pouvait avec complaisance, en dépit de son immense orgueil, se retrouver dans le portrait d’Émile, combien de victimes dans ces esquisses prises sur le vif ! Il est peu probable que Mme de Montespan ait retrouvé sans déplaisir dans le portrait d’Irène ses préoccupations de malade demi-imaginaire, son goût pour les remèdes trop compliqués, ses fréquentations trop complaisantes des sommités médicales et aussi le fait qu’elle ne pensait pas que pour se guérir il lui suffisait de faire appel à la simple hygiène et au simple bon sens. M. de Brancas devait aussi retrouver avec acrimonie le récit encore aggravé de ses distractions à la Cour. Et nous ne parlons ni de Fontenelle, portraituré dans Cydias, ni de Gnathon, qui était l’abbé Danse, à moins qu’il ne fût le marquis de Lévy-Girardin. La liste en est inépuisable. Outre ce succès dû à des attaques personnelles, les Caractères connaissaient un autre succès plus large dû au fait que les défauts des classes sociales du temps s’y retrouvaient représentés. Les bourgeois voyaient avec malignité la caricature des Grands, prosternés devant le Roi et quêtant servilement ses bonnes grâces, joueurs et débauchés par surcroît, féroces dans leurs rivalités et cachant cette férocité sous la politesse affectée des manières. Les Grands à leur tour se gaussaient à voir la peinture des bourgeois s’ingéniant à copier la Cour les Crispins qui se cotisent pour avoir un équipage ; les Sanions étalant partout leurs armoiries et ignorant les gens qui ont connu leur père, un simple boutiquier. Mais les deux classes sociales s’accordent dans la haine féroce qu’elles éprouvent contre les financiers et leur haine se satisfait à voir la peinture de ces gens sans pitié qui font la loi grâce à leur fortune, tel ce Champagne qui sans hésitation signe un ordre qu’on lui présente, qui ôterait le pain à toute une province si l’on n’y remédiait », et s’arrogent les plus grands noms » et les terres les mieux titrées avec leurs châteaux et leurs maisons antiques ». III. La vogue des genres dont s’inspire La Bruyère Il y a plus. Les Caractères trouvaient un nouvel élément de faveur dans le genre même sous lequel ils se présentaient au public et qu’annonçait le titre. C’est sous la forme des maximes et des portraits que se présentaient les Caractères. Deux genres en vogue s’il en fut les portraits fleurissaient dans les salons, notamment dans celui de Mlle de Scudéry, et Segré put sans effort rassembler en un volume, La Galerie des portraits, tous ceux qui s’y composèrent. Ils fleurissent aussi dans les œuvres les mémoires du cardinal de Retz, celles de Mme de Motteville donnent le portrait d’Anne d’Autriche. La Rochefoucauld et Retz composaient chacun de leur côté le portrait l’un de l’autre. De ce goût universel des portraits, la comédie de Molière, fidèle mémoire du temps, suffirait à rendre témoignage. La scène des portraits du Misanthrope, les portraits que l’on rencontre ça et là au fil des Précieuses ridicules en font foi. La parodie des portraits ne manque même pas à l’époque et l’on sait que la parodie est moins la rançon d’une mode que sa consécration. Segré nous transmet le portrait-charge de Mme de la Grenouillère et Boileau celui de Tisiphone. On pourrait montrer de la même manière la vogue que connaissaient aussi les maximes, dans le salon de Mme de Sablé dont les pensées et les réflexions ont été publiées par l’abbé Dailly. Le chevalier de Méré publia lui aussi un recueil de maximes et tout le monde connaît celui de La Rochefoucauld. IV. L’agrément de la forme A. — COMPOSITION. Agréables aux contemporains par les genres qu’ils empruntaient, Les Caractères leur plaisaient aussi par la composition lecture facile de chapitres nettement distincts ; variété provenant de cette alternance des maximes et des portraits à l’intérieur de chaque chapitre opposition artistique dans les portraits disposés en diptyques ou en triptyques ; art de l’ordonnance du détail qui, présenté souvent comme un rébus, sollicitait la curiosité du lecteur et exerçait sa sagacité sur tel ou tel de ces portraits avec un trait final qui illumine l’ensemble. B. — STYLE. Il n’est pas jusqu’au style enfin qui n’était de nature à séduire le lecteur, tant par ces qualités, communes au XVIIe siècle, de précision, de sens du mot juste, de probité de la pensée et de son expression, que par ces qualités nouvelles de vie, de mouvement, de pittoresque et d’imprévu. Il y avait là encore un parfum de nouveauté qui forçait le succès. Conclusion Ainsi l’œuvre de La Bruyère justifie à l’examen la vogue dont elle fut l’objet. Elle flattait les goûts du temps en même temps qu’elle séduisait par sa nouveauté ; mais la vogue est chose passagère et ce qui consacre une œuvre c’est sa pérennité. L’ambition de Stendhal était d’être lu dans les siècles à venir. La Bruyère a pleinement réalisé pour son cette ambition. Les Caractères sont une de ces œuvres privilégiées qui emportent à la fois les suffrages des contemporains et de la postérité. REMARQUES Idées et exemples seule, la IVe partie L’agrément de la forme » n’est pas illustrée d’exemples précis. Il vous est facile de combler cette lacune à l’aide des éléments fournis par le sujet faut-il rappeler comment on doit tirer parti des exemples il s’agit en tous les cas de mettre en valeur tous les détails qui peuvent éclairer la démonstration. Ainsi reportez-vous à la Ire partie chacun des ridicules communs à Irène et à son modèle, Mme de Montespan, se trouve énoncé, puisque c’est grâce à la somme de ces correspondances que l’on peut donner la clé » du portrait. Mais le travail reste à faire pour Condé-Émile, Fontenelle Cydias, etc… C’est pour vous une excellente occasion d’apprendre à étoffer un paragraphe en développant ces exemples dans le sens indiqué. SUJETS COMPLÉMENTAIRES Sujet 3 Appréciez ce mot de M. de Malézieu à La Bruyère dont il venait de lire Les caractères Voilà de quoi vous attirer beaucoup de lecteurs et beaucoup d’ennemis. » Lyon Sujet voisin du deuxième sujet traité, voir en haut de l’article. Mais la citation appelle une organisation différente I. Beaucoup de lecteurs. Cf. IIIe et IVe parties a La vogue des genres dont s’inspire La Bruyère ; b l’agrément de la Beaucoup d’ennemis a la peinture satirique des classes sociales ; b la peinture peu flattée d’un certain nombre d’individus qui ne pouvaient manquer de se reconnaître. Sujet 4 Taine écrit Nous avons vu dans La Bruyère un éloge du peuple, des réclamations en faveur des pauvres, une satire amère contre l’inégalité des conditions de fortune, bref les sentiments qu’on appelle aujourd’hui démocratiques. » Que pensez-vous de ce jugement ? Caen Pour la matière de la dissertation on se reportera au premier sujet traité, IIe partie voir en haut ainsi qu’au deuxième sujet, IIe partie voir en haut.I. Apreté de la peinture Cette peinture n’est pas celle d’un révolutionnaire, mais celle d’un moraliste. Il vise à réformer les hommes non la société. Homme du XVIIe siècle, il est trop bien enchainé lui-même à sa place dans la hiérarchie sociale pour croire qu’il fût jamais possible de la remanier de fond en comble » Prévost-Paradol. Religieux, il estime que cette hiérarchie sociale est l’œuvre de Dieu et que ces inégalités seront réparées dans un monde meilleur. lMXGIln.